Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


mercredi 29 août 2012

A lire: Marx écologiste


Marx écologiste
De John Bellamy Foster
Editions Amsterdam  - 12€ - 133 p. septembre 2011

Marx écologiste ? L’opinion courante est que Marx et le marxisme se situent du côté d’une modernité prométhéenne, anthropocentrée, qui ne considère la nature que pour mieux la dominer et l’exploiter, selon une logique productiviste qui fut celle tant du capitalisme que du socialisme historiques. L’écologie, comme discipline scientifique et comme politique, aurait ainsi à se construire en rupture avec l’héritage marxiste ou, du moins, au mieux, en amendant considérablement celui-ci pour qu’il soit possible de lui adjoindre des préoccupations qui lui étaient fondamentalement étrangères.
Qu’en est-il vraiment ? Dans Marx écologiste, John Bellamy Foster, textes à l’appui, montre que ces représentations constituent une radicale distorsion de la réalité : des textes de jeunesse aux écrits de la maturité, inspirés par les travaux de Charles Darwin et de Justus von Liebig, le grand chimiste allemand, fondateur de l’agriculture industrielle. Marx n’a jamais cessé de penser ensemble l’histoire naturelle et l’histoire humaine, dans une perspective qui préfigure les théories les plus contemporaines de la « coévolution », et il a offert à la postérité une des critiques les plus vigoureuses de la rupture par le capitalisme de « l’interaction métabolique » entre la nature et les sociétés humaine.
L’enjeu de ce retour à Marx dans une perspective écologique n’est pas de pure érudition ; il ne s’agit pas non plus de sauver une « idole ». S’il faut aujourd’hui tirer de l’oubli la tradition marxiste et socialiste de l’écologie politique, c’est que la perspective marxienne en la matière a une actualité brûlante : une des questions les plus urgentes de l’heure n’est-elle pas de savoir si la crise écologique est soluble dans le capitalisme ?