Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


dimanche 26 avril 2020

Nous avons lu...  


La face cachée de l’économie, néolibéralisme et criminalité.

La démonstration de l’auteure est impressionnante. Selon cette spécialiste l’infiltration maffieuse dans l’économie s’est amplifiée avec la globalisation des échanges de capitaux et de marchandises. La frontière entre économie légale et criminelle est pour le moins poreuse à l’heure de la toute puissance du marché. Il existe des « zones grises » où les passerelles et les liens maffieux, blanchiment et recyclage d’argent sale, s’accommodent de la corruption, de la fraude fiscale, des déviances entrepreneuriales, des  protections ouvertes ou tacites et des relations de pouvoir dans lesquelles baignent les politiciens véreux. Criminalité en col blanc et crime organisé peuvent jusqu’à un certain point faire bon ménage. Les objectifs des uns et des autres poursuivent les mêmes buts, l’enrichissement sans limites et des positions de pouvoir. Les paradis fiscaux s’intègrent parfaitement dans cette zone grise où se conjuguent le « légal » et l’illégal. En outre, et c’est la partie, peut-être, la plus instructive de cet ouvrage, les économistes néolibéraux occultent la réalité criminelle des affaires derrière la main invisible du marché, sale certes, mais partie intégrante de la croissance où les intérêts particuliers rejoindront l’intérêt général. Le droit s’affaisse devant les transactions financières. Les institutions, elles-mêmes, à l’instigation par exemple de la Commission européenne, recommandent fortement d’intégrer dans le Produit Intérieur Brut (PIB) la marchandisation maffieuse… par approximation ( !). D’ailleurs, depuis les années 80, l’extension maffieuse dont l’ancrage est toujours local, mais l’extension globale, fait « vivre » de nombreux spécialistes en placement d’argent sale dans ce circuit légal, de brouillage en traçabilité et d’experts dans l’intégration dans l’économie : acquisition d’œuvres d’art, d’immeubles, montages de holding et sociétés écrans et mêmes création d’entreprises… A lire sans retenue. GD
Clotilde Champeyrache, PUF, octobre 2019, 21€