Namibie
C’est
presque passé inaperçu. L’Allemagne a finalement consenti à reconnaître, le 8
mai dernier, sa responsabilité dans le génocide du peuple namibien et ce, par
un timide pardon.
Il
a fallu 5 ans de tractations laborieuses pour que le gouvernement allemand
parvienne à émettre cette repentance a minima et consentir à une aide de 1.1
milliard d’euros. Pingre Mme Merkel ! Elle sera versée sur 30 ans... à la
condition toutefois que les Namibiens ne permettent aucune demande
d’indemnisation individuelle des familles.
Rappel de « l’expérimentation » de
l’extermination
1884
– L’Allemagne entreprend la colonisation de ce pays qui durera jusqu’en 1915. A
partir de 1904, les Namibiens se révoltent, 60 000 Hereros, soit 7 % de la
population, ainsi que 10 000 Manas, sont fusillés. Des milliers de femmes,
d’hommes et d’enfants sont exilés dans le désert, réduits à la famine et à
l’esclavage, dans des camps de concentration… avant l’heure.
A
la fin de la 1ère guerre mondiale, la SDN ne trouve d’autre solution
que de placer la Namibie sous le protectorat de l’Afrique du Sud, raciste, qui la
jouxte. Le peuple namibien poursuivra sa lutte contre la colonisation et
l’apartheid.
Son
indépendance n’a été reconnue qu’en 1990. Ce pays s’est, depuis,
développé : l’eau et l’électricité sont désormais accessibles à 80 % de la
population avec nombre de centrales solaires et d’éoliennes. Les grandes
puissances lorgnent sur les ressources minières (uranium, cuivre, argent,
diamants). Les firmes allemandes sont en première ligne, surtout depuis la
chute du cours des matières premières. La sécheresse qui a sévi en 2017-2018 a
fragilisé ce pays qui, face au chômage, a mis en place une allocation
universelle.
La
lutte des peuples continue.
Gérard
Deneux, le 22.09.2021