Reporterre ne cèdera pas
L’essence du journalisme c’est non pas
parler sur des plateaux télévisés, non pas multiplier les commentaires, non pas
arranger des dépêches, des rapports et des communiqués, mais aller sur le
terrain, écouter, interroger, observer, éprouver la réalité physique et humaine
des situations, et puis raconter… C’est pour cela que nous nous appelons Reporterre : être les reporters de
la Terre… à Notre-Dame-des-Landes, à Sivens où Rémi Fraisse a été tué, pendant
la contestation de la loi Travail, dans les entrepôts d’Amazon ou sur une piste
d’aéroport… Le 26 juin 2020, alors que le journaliste de Reporterre Alexandre-Reza Kokabi faisait son travail d’informer en
pénétrant à la suite d’activistes du climat sur une piste de l’aéroport
d’Orly ; interpellé par la police, il a subi 10 heures de garde à vue. Et
comme si cela n’avait pas suffi, un représentant de l’Etat veut maintenant lui
infliger une amende de 750€. Peut-être les autorités pensent-elles intimider un
média indépendant, sans actionnaire, sans publicité, libre d’accès. Elles se
trompent. Reporterre existe parce que
plus de 37 000 lectrices et lecteurs soutiennent son travail d’information.
Nous ne cèderons pas à l’intimidation parce que la liberté est ici en jeu, pas
seulement celle du quotidien de l’écologie, mais celle de tous les reporters. Reporterre refuse donc de se plier à
cette atteinte au droit d’informer, ne payera pas cette amende et soutient son
journaliste dans son refus de la payer… Nous allons déposer un recours
hiérarchique auprès du ministre de l’Intérieur. Si celui-ci n’annulait pas la
décision, nous contesterions la sanction par la voie juridique. Hervé Kempf,
rédacteur en chef sur reporterre.net