Justice.
Refusons la pseudo-concertation citoyenne
La France compte 10.9 juges pour 100 000
habitants, la moyenne européenne est à 21.4 juges. Comme dans d’autres services
publics, les magistrats sont épuisés psychiquement, physiquement. Depuis une
vingtaine d’années et l’émergence du « nouveau management public »,
les tribunaux sont gérés comme une entreprise, soumis à des rendements
antinomiques d’une approche humaine du justiciable ; le quinquennat Macron
a aggravé cette vison comptable du service public et de la justice. Ainsi, dans
le cadre de la loi pour la confiance dans l’institution judiciaire, la
limitation des enquêtes préliminaires à 2 ans concerne les affaires économiques
et financières et non le contentieux de masse. C’est une disposition pour les
riches. La généralisation des cours d’assises départementales, siégeant sans
jury populaire, signe la mort de la justice criminelle. La réforme de
l’irresponsabilité pénale va encore davantage sanctionner les
« fous ». Le syndicat de la Magistrature s’est opposé à toutes les
lois sécuritaires qui octroient des pouvoirs exorbitants à la police, à la
sécurité privée. La France est devenue un Etat policier avec une militarisation
phénoménale de l’espace public et un surarmement de la police. Sarah Massoud,
Syndicat de la magistrature paru dans CGT
ensemble (12.2021). 3 000 magistrats et une centaine de greffiers ont
lancé un appel le 23 novembre « Nous
ne voulons plus d’une justice qui n’écoute pas et qui chronomètre tout ».