Ne
bâillonnez pas les lanceurs d’alerte !
C’est l’appel d’une coalition de 36
associations et syndicats, face à une proposition de loi, visant à
« améliorer la protection des lanceurs d’alerte ». Le texte, voté par
le Sénat modifie celui de l’assemblée nationale et verrouille gravement le rôle
des lanceurs d’alerte. Il évince, dans les motifs d’alerte, les menaces et
préjudices graves pour l’intérêt général, retenant uniquement les violations de la législation. Il durcit les
possibilités de divulgation d’une alerte à la presse et réduit les chances
qu’elle soit traitée. Les scandales comme celui de la Dépakine ou les
dissimulations d’incidents de la centrale nucléaire de Tricastin, etc. ont été
révélés grâce aux lanceurs d’alerte. Avec ce texte, le lanceur d’alerte
prouvant des maltraitances animales, comme le broyage de poussins non rentables
pour la filière, serait poursuivi pour intrusion dans une propriété privée. Il
oblige les lanceurs d’alerte à rembourser la provision pour frais de justice s’ils
n’obtiennent pas gain de cause, ce qui est particulièrement dissuasif. Il les
prive, enfin, du bouclier que leur offrent les associations et syndicats, qui
préservent leur anonymat et mobilisent des ressources dont ils ne disposent pas
seuls. Les exemples de répression à l’encontre de Julian Assange, Edward
Snowden, etc. au niveau international doivent nous lever contre les reculs
pénalisant ceux qui se battent pour nos droits et libertés. Une commission
mixte paritaire (7 députés, 7 sénateurs) doit se réunir pour un texte définitif
Le Collectif de défense des lanceurs d’alerte reste vigilant.
mlalerte.org ou snjcgt.fr