Répression
syndicale à La Poste Bordeaux. Ça ne passe pas.
« Nous sommes intervenus à la plateforme courrier de Bordeaux Lac où on a
discuté avec le personnel pendant le temps d’habillement. Une responsable est
venue nous demander de partir, nous reprochant d’avoir sorti les gens de leur
poste, alors que les collègues avaient débauché. On était en dehors du temps de
travail ». Deux postiers vont-ils être licenciés pour avoir exercé
leur mission de délégués syndicaux ? C’est ce que pourraient encourir 2
représentants de Sud PTT. Ce genre d’accusation/intimidation se passe aussi
dans le Calvados, les Hauts-t-Seine… « C’est
le syndicalisme en général qu’ils attaquent si on ne peut plus aller voir les
postiers et organiser la riposte des travailleurs. On sait qu’on est dans notre
bon droit et qu’on est représentatifs des salariés, mais la direction joue avec
les mises à pied et les délais très longs de la justice pour les contester ».
Ce conflit social s’inscrit dans un « nettoyage » voulu par la
direction de La Poste « en vue de
parachever sa pleine privatisation et
l’abandon progressif de l’acheminement du courrier ». « On supprime
des emplois sous prétexte de la baisse de l’activité courrier alors que
l’activité colis, rentable et en plein boom, on la donne aux facteurs
sous-traitants, aux entreprises privées et aux autoentrepreneurs, payés à la
tâche et qui ne font jamais grève ». Un appel à la grève nationale est
en cours à la Poste où se prépare « un plan de sauvegarde de l’emploi pour
mai 2023 », c’est-à-dire des suppressions de postes de facteurs, la
fermeture de bureaux au prétexte de réorganisation territoriale s’adaptant à la
baisse de fréquentation de ses bureaux,
en organisant la « mutualisation » du service postal avec des
administrations municipales ou des commerces… Alors que l’entreprise a réalisé,
en 2020, 2.1 milliards € de bénéfices