Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


vendredi 28 janvier 2022

 

Nous avons lu

 

Trop tard pour être pessimistes

Eco-socialisme ou effondrement

L’auteur, internationalement connu depuis la parution de son livre L’impossible capitalisme vert, traduit dans de nombreuses langues, récidive. Non seulement pour souligner la catastrophe climatique débutée avec ses désastres récurrents : mégafeux, sécheresses, inondations, réduction drastique de la biodiversité, processus d’extinction des espèces, stérilisation des sols par l’extension des monocultures et le recours aux engrais azotés et autres pesticides, pollution des rivières et de la mer, acidification des océans, déforestation et création de zoonoses favorisant, comme l’élevage concentrationnaire, l’apparition de nouveaux virus et leur transmission à l’homme. Mais à l’inverse de ceux qu’il désigne comme coupables, l’homme consommateur (anthropocène) il démontre que tout provient de la logique écocidaire de l’accumulation du capital. Elle correspond dans son ascension au recours au charbon puis au pétrole et à ses dérivés. Les avertissements n’ont pas manqué depuis 50 ans. Malgré les déplorations, les émissions de CO2 de 2019 ont dépassé de 60 % celles de 1992. Entretemps la couche de glace fond en Groenland et au pôle nord, ce qui n’empêche guère le Canada de relancer la production gazière et pétrolière. Quant aux pétroliers, ils prospectent sur la calotte glacière qui rétrécit. Le capitalisme vert au gré des COP a vu dans le dérèglement annoncé des opportunités de marché à saisir pour imposer de fausses solutions technologiques et marchandes.  La création d’un marché carbone n’est, en effet, qu’un droit à polluer assorti de compensations pour le moins discutables. On peut compter également sur la vision libérale partagée par nombre d’écologistes qui se font « les porteurs d’eau » du capitalisme vert. L’auteur prône pour éviter l’effondrement, un projet de société autogérée, anti-productiviste, afin de « produire moins mais mieux, transporter moins et partager plus ». Pour lui, c’est le combat du 21ème siècle qui n’aboutira pas sans le démantèlement des oligopoles dans les secteurs énergétiques, de l’agrobusiness, de la finance. L’éco-socialisme signifie, pour lui, planification démocratique des besoins, société égalitaire dépourvue de discriminations, extension de la gratuité dans les domaines du soin, de l’éducation, de l’accès à l’eau, du logement, de la mobilité… « Une course de vitesse est engagée entre le désastre et la conscience du désastre ». Il y a urgence à le lire. GD

Daniel Tanuro, ed. Textuel, 19.90€, 2020