Les parcs solaires envahissent les Alpes du Sud.
Colère !
Jadis, au pays de Jean Giono, l’Homme plantait des
arbres. Désormais, il les remplace par des panneaux solaires. Les sommets des
collines de l’Epine ont été comme tondus, la forêt de pins et de chênes a
laissé place à de vastes étendues, certaines couvertes de panneaux solaires. Le
parc du Lubéron est convoité par les promoteurs de centrales photovoltaïques.
La filière estime qu’environ 3 000
hectares seront nécessaires chaque année en France d’ici à 2028 pour répondre
aux objectifs de développement du solaire. Les élus locaux voient là une manne
financière et autorisent les parcs solaires. Les habitants et défenseurs de
l’environnement, soutenus par un contre-courant au sein de l’ONF s’élèvent
contre la gestion industrielle des forêts. La contestation se structure en
collectifs citoyens « pour une autre photovoltaïque », dénonçant
l’absence de démocratie ; ils ont signé un manifeste invitant à
questionner à la source les besoins en énergie et à cantonner les projets
solaires sur les seules surfaces déjà artificialisées. Ils dénoncent une fausse
transition énergétique car on ne fait qu’additionner les énergies. Ils
s’opposent à la déforestation et militent pour le maintien des espaces boisés
qui protègent contre l’érosion des sols, évitent les éboulements, contiennent
les crues. Ils défendent l’intérêt fondamental des forêts pour la biodiversité
et l’écosystème. Trois associations ont attaqué en justice un des projets (près
de la montagne de Lure -Alpes-de-Haute-Provence), dénonçant la dégradation
d’une zone humide et la destruction d’espèces protégées. reporterre.fr