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La guerre sociale en France
L’auteur démontre que la dérive
autoritariste est inscrite dans les gènes du néolibéralisme tout
particulièrement en France. La tradition de luttes et de résistances face aux
régressions sociales, la nature même du régime présidentiel de la 5ème République
ainsi que l’imposition des politiques austéritaires par l’UE, constituent les
mécanismes engendrant le recours à la répression. Cette guerre sociale larvée
menée depuis la fin des années 70 au profit du Capital contre le Travail trouve
son origine dans la baisse des taux de profit des pays occidentaux. Il y a eu
également la saturation relative des marchés nationaux et la nécessité de faire
sauter les tarifs douaniers, d’exacerber la concurrence y compris entre les
travailleurs. Ces rappels du processus conduisant au rejet de
« l’Etat-social », du modèle keynésien-fordiste sont fort utiles pour
comprendre la situation actuelle. La crise de 2008 a accéléré cette tendance
autoritariste incarnée par Macron. A juste titre, comme le fait l’auteur, on
peut appliquer les mots de Marx concernant Napoléon III à Macron lui qui s’est
proclamé Jupiter, maître des horloges, puis Vulcain : « le bourgeois, et surtout le bourgeois vaniteux
qui se croit homme d’Etat, complète sa vulgarité pratique par une transcendance
théorique ». Et quand le petit homme grandiloquent nous promet « la fin de l’abondance et de l’insouciance »,
il faut s’attendre au pire. GD
Romaric
Godin,
ed la
Découverte, 2019, 12€