Soutien aux
Soulèvements de la Terre
Déclaration d’Extinction
Rébellion Belfort, le 23 juin
En réponse au décret de dissolution de ce 21
juin, annoncé en conseil des ministres à
l'encontre du mouvement des SLT, nous avons décidé de nous rassembler pour contester
cette décision et être très clairs sur nos
intentions futures.
Face au
nouveau délire répressif de macron et darmanin et de l'offensive continue contre les
libertés fondamentales : liberté d'association, de manifestation et
d'expression : menaces contre la Ligue des Droits de l’Homme, contre les
éditions la Fabrique, convocation
d’ATTAC à la commission d’enquête parlementaire le 26 juin prochain
Nous
condamnons une nouvelle fois, le caractère anti-démocratique d'un pouvoir qui n’a
plus de limites et ne supporte aucune opposition.
Face aux
dernières vagues d'arrestations abusives :
Le 5 juin, c'est 15 militants écologistes arrêtés à leur domicile et placés en
garde à vue, pour certains, jusqu'à 90 heures, pour être ensuite libérés sans
mise en examen,
Le 20
juin, la veille de l'examen du décret de dissolution, c'est 18 militants arrêtés dans les mêmes
conditions. Les faits qui leur sont reprochés : avoir pénétré 15 minutes
sur le site d'une usine Lafarge-Holcim et bouché un conduit avec du ciment. Une
action symbolique consistant à dénoncer les conséquences écologiques et sociales
d'un secteur les plus émetteurs de CO2 du pays.
La réponse
du pouvoir :
une déferlante répressive orchestrée
par la police antiterroriste d'un État qui assure son soutien
inconditionnel à une multinationale pollueuse et condamnée pour financement
terroriste.
Face à
l'hyper-répression policière contre les mouvements sociaux et à sa
banalisation :
C'est les GJ, les retraites,
C'est des morts,
des mutilés, des yeux crevés, des mains arrachées,
C’est la mobilisation de Sainte-Soline pour
dénoncer le projet de méga-bassine et son contresens écologique, la
privatisation par et pour les grosses exploitations agricoles au service de l'agrobusiness
au détriment des petits producteurs, des populations et des écosystèmes.
C'est l'accaparement par 5% des agriculteurs d’une
eau puisée dans les nappes phréatiques en période hivernale, pour que 60% de cette eau s'évapore en période
estivale, le tout pour irriguer des cultures de maïs, très gourmandes en
eau et pesticides dont seulement une petite partie est destinée à
l'alimentation.
La réponse
du pouvoir
contre une action symbolique qui consistait à planter des arbres et un
drapeau : un déploiement démesuré des
forces de l’ordre, des armes classées dans le code de sécurité intérieure comme
armes de guerre, le tout pour un budget supérieur à la
méga-bassine elle-même. Bilan : 200 blessés, 40 finiront à
l'hôpital, 2 dans le coma avec pronostic vital engagé. Une répression inouïe
d'un pouvoir qui assure son soutien inconditionnel aux acteurs de
l'agrobusiness et au modèle agricole écocidaire qu'il promeut.
Le week-end dernier, c'est au tour de la
mobilisation contre le grand projet
inutile et destructeur de liaison ferroviaire Lyon-Turin, son contresens
écologique en plus du pognon de dingue qu’il coûte à la population.
La réponse du pouvoir, toujours la
même : une répression policière féroce face
à une manifestation qui s’annonçait pacifique et un acharnement dangereux sur
des manifestants ne présentant aucune menace. Bilan une cinquantaine de
blessés, 6 hospitalisations, 2 pronostics fonctionnels engagés.
C'est un pouvoir qui
est prêt à tout pour dissuader et museler la moindre opposition. Un pouvoir
acculé, illégitime et terroriste qui n'a qu'une doctrine : gouverner par
la terreur.
Face à un État condamné par 2 fois pour inaction
climatique
Face à l’échec cuisant de l’engagement de l’Etat
à ne pas dépasser 1,5° pour la fin du siècle, alors que toutes les prévisions
affirment que 1,5° c’est 2030
Face à macron qui fait pression au sein de
l'Europe pour mettre en pause la règlementation environnementale,
Face au ministre de la transition qui lance, le
22 mai, son processus d'adaptation au réchauffement climatique, consistant à
consulter les français pour savoir quel effort individuel ils sont prêts à
consentir, dans l'optique d'un réchauffement de 4° pour la fin du siècle.
Nous condamnons cette tentative de
diversion, un aveu manifeste, qui
nous prouve, une fois de plus, la volonté du pouvoir de ne pas prendre les mesures politiques nécessaires pour agir contre le
réchauffement climatique, en culpabilisant les individus contraints à devoir
s'adapter à plus 4°. Loin d'être la solution, il est le problème !
Constatant que tous les indicateurs sont dans le rouge :
L’effondrement
catastrophique de la biodiversité,
Le
réchauffement climatique en pleine accélération,
En
2023, sur le globe, la température sur la surface de la terre et des océans a
atteint des records jamais observés, des pics de 49°en Chine, 40° en Sibérie,
en mai, nouveau record au Vietnam 44,1°, en Espagne, un record de température
jamais observé sur le continent.
Les
sécheresses pluriannuelles, aujourd'hui, même hivernales
Les
cours d'eau et nappes phréatiques asséchés.
C’est la guerre de l'eau qui commence : en mai, en Espagne, 26 personnes
arrêtées pour avoir volé 26 millions de mètres cubes d’eau ;
C’est la population
de Barcelone qui, pour assurer ses besoins en eau, demande d'interrompre le
tourisme,
C'est
l'Himalaya qui perd ses glaciers,
C'est
les mégas feux au Canada,
C'est
un orque et un beluga qui remontent la Seine l'été dernier *
Ce
sont 7 limites planétaires sur 8 qui sont désormais dépassées
Il est évident que dans un contexte de crise climatique et écosystémique
des plus préoccupantes, nous ne laisserons pas un pouvoir, si autoritaire qu’il
soit, continuer à nous imposer ses politiques de destructions écologiques et
sociales
Nous affirmons que nous continuons à mener des actions devenues une nécessité vitale
pour notre survie et celle de la biodiversité. Qu'aucune dissolution, ni loi,
ni intimidation ne pourra nous arrêter. Que notre détermination est bien plus
forte que la terreur et la répression que ce pouvoir abat sur le corps social. Nous n’avons pas
peur et il est impossible de bâillonner ou stopper un mouvement international dont
l'heure est venue.
Nous
disons à toutes celles et ceux du mouvement écologique et social qui subissent
de plein fouet les vagues de répression, que nous sommes et resterons solidaires,
que leur dévouement n'a pas servi à rien et que nous continuerons à nous battre.
Parce qu’il est urgent d’agir
Et
ce que l’on va faire dans les prochaines années, de l’eau, de la terre et de
l’énergie, n’est pas une décision que l’on peut abandonner à une minorité
irresponsable. C’est un enjeu démocratique et politique de choix de société
dont dépend la survie du vivant sur terre.
Nous ne défendons pas la Nature, nous
sommes la Nature qui se défend.
Nous sommes, toutes et tous, les
Soulèvements de la Terre.
·
désorientés par
la pollution sonore maritime (ndlr)