Ils, elles
luttent
Pays Bas.
Contre le stockage de CO2 en mer du nord
Le
projet Porthos, dévoilé il y a 2 ans a suscité l’opposition des défenseurs de
l’environnement, notamment le MOB (Mobilisation pour l’Environnement),
remettant en cause le principe de capture et stockage du carbone qui n’offre,
selon lui, aucune garantie de sécurité et peut mettre en danger des zones
Natura 2000. Il s’agit d’enfouir dans un ancien champ gazier de la mer du Nord,
à 3 kms de profondeur, 37 millions de
tonnes de dioxyde de carbone, provenant des usines Shell, ExxonMobil, Air
liquide ou Air Products dans le port de Rotterdam. Le CO2 est acheminé vers une
station de compression à très haute pression, puis transporté par pipelines
vers des plates-formes en mer pour être injecté sous le plancher maritime. Deux
autres projets sont prévus : Aramis et Athos. Le bureau d’ingénieurs
Arcadia commandé par les autorités, affirme que les risques sont
« nuls » ou « négligeables ». Porthos a été validé par le
Conseil d’Etat le 16 août. Les militants du MOB l’avaient pourtant emporté en 2022
devant la justice administrative, décrétant le gel des projets de 917 000
logements, extension d’un aéroport, de travaux routiers, etc…exigeant une
évaluation de la pollution et l’éventuelle instauration de mécanismes de
compensation. Il avait aussi gagné en 2018, contraignant le gouvernement à
revoir le modèle d’agriculture intensive.
Malgré
la décision favorable du Conseil d’Etat, ces affaires sont loin d’être réglées.
La nouvelle équipe gouvernementale, qui sera mise en place après les élections
de novembre, suite à la chute de la coalition de Mark Rutte, va devoir s’en
saisir. Frans Timmermans - qui vient de démissionner de la vice-présidence de
la commission européenne pour prendre la tête de la liste socialiste écologiste
- considéré comme l’architecte du Green
Deal, s’il devient 1er ministre, sera-t-il à la hauteur ?
En tout cas, les militants et défenseurs de l’environnement ne comptent pas
lâcher ! le Monde 19.08.2023
Argentine.
« L’eau vaut plus que le lithium »
C’est
par ces slogans que des milliers de manifestants, dans la province de Jujuy et
à Buenos Aires, ont dénoncé (en juillet) la réforme de la Constitution locale
visant à moins bien protéger les communautés indigènes face à l’avancée de
l’exploitation du lithium. Les communautés indigènes, descendues des hauts
plateaux andins, soutenues par les organisations de défense des droits humains,
de l’environnement et syndicales, n’ont pas reculé face aux perquisitions,
arrestations et répressions brutales. La province de Jujuy est située dans le
« triangle du lithium » qui regroupe le nord de l’Argentine et du
Chili et le sud de la Bolivie. A eux trois, ces pays détiennent près de 65 %
des réserves de ce minerai, extrait sous les vastes déserts de sel des plateaux
andins. Ce métal est crucial pour la production de batteries électriques ;
l’augmentation de son exportation permettrait à l’Argentine de faire face à son
manque chronique de réserves de change. Trois projets sont en exploitation et
une vingtaine sont en phase d’exploration. L’exploitation du lithium est très
gourmande en eau et menace les nappes d’eau douce de salinisation et les
communautés locales redoutent d’être délogées, de voir leurs emplois liés à
l’élevage, à l’exploitation du sel supprimés. « Les populations
autochtones refusent d’être sacrifiées sur l’autel de la transition énergétique
des pays développés ». Elles n’entendent pas en rester là et
préparent une marche (1 800 kms de la frontière bolivienne jusqu’à Buenos
Aires) pour revendiquer leurs droits sur leurs territoires. Le Monde 24.07.2023