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Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


mercredi 6 septembre 2023

 

La ronde des canassons

 

(éditorial de PES n° 95)

 

Ça  se précipite déjà sur la ligne de départ présidentielle, pour 2027.

 

Darma-le-nain fut le premier bourrin, impatient de franchir la ligne. Il piaffe d’envie de battre la « trop molle » Le Pen. Mais ce canasson, avec toute la finesse dont il est coutumier, n’a-t-il pas provoqué un faux départ ? Sa subtilité est pourtant légendaire : envoyer les CRS8 et le RAID, ces pandores lourdement harnachés, pour infiltrer et remonter les réseaux de trafiquants de drogue, c’est osé… mais ça ne les empêche guère de régler leurs comptes en plein jour à coups de kalach. Le petit macho, lui qui octroyait des appartements HLM contre des faveurs sexuelles, a certes tenté de rallier, sans succès, Ferrand, le ferré pour détournement de fond puis absous. Le bonhomme en était tout flatté, lui, le dépité, descendu de son perchoir de l’Assemblée nationale, qui plus est sans mandat.

 

Mais, déçu de n’avoir pas été nommé à Matignon par M. le Prince, le rancunier Darmanin s’est lancé, rassemblant ses soutiens à Tourcoing. Macron, offensé, agacé, a envoyé Borne. Monsieur vous dépassez les bornes. 2027, c’est loin, vous êtes comptable de l’exécutif macronien auquel vous participez depuis l’origine. Et puis arrêtez de nous bassiner avec vos origines modestes. « Moi, pupille de la nation, je n’ai pas eu de mère, concierge à la Banque de France ».

 

Tout en faux cul qu’il est, la bourrique s’est fendue d’une repentance : « Je ne veux pas créer un parti (comme Macron !), je ne parle pas d’une quelconque élection ». Mais comprenez, « il faut parler aux tripes des Français », « l’important en politique, c’est le rôle que l’on vous prête »… De l’esbroufe pour rameuter les gogos.

 

Certes, il en faut à l’heure de la survie du macronisme. Avec les 49-3 qui s’annoncent, faut se démarquer. Quatre ans pour apparaître en homme neuf, tout en vouant Macron au supplice du garrot. Faut l’asphyxier, vous dis-je, faire avorter ce mouvement Renaissance inconsistant. Et, sur la ligne de départ, il y a déjà bousculade. 

 

Edouard Philippe, cet ex-Premier ministre, en rêve. C’est un canasson d’envergure. L’austère boxeur, blanchi sous le harnais, lui qui trouvait le temps d’écrire des polars quand il était le bras droit de Macron, prépare un livre…programme. L’homme qui, avec d’autres, a dézingué les services publics, a le culot d’en faire l’éloge : méritocratie scolaire, santé, justice, sécurité. Ça plante son leader providentiel !

 

Il y a également l’incroyable Bruno Le Maire, ce ministre de l’économie, aveugle aux superprofits. L’homme s’économise, il a tout loisir d’écrire des romans pornos. Il est d’ailleurs fasciné par les jeunes juments dont les « culs sont dilatés comme jamais ». Un peu lourdingue ce bidet, non ?

 

Il y a également les jeunes poulains de la macronie comme ce Gabriel Attal, un peu fragile, celui qui s’en prend aux jupes trop longues pour se faire une renommée… Ce petit bidet fait pâle figure.

 

Et puis tous ces vieux chevaux de retour : Hollande, Royal, Cazeneuve, Bayrou le séquestré dans un luxueux placard à planification absente.

 

L’empêtré de l’Elysée, sans majorité, se débat pourtant comme un beau diable. Il convoque tous les partis politiques à la nécropole des rois de France, tout un symbole ! C’est en effet à l’abbaye royale de Saint-Denis où sont entreposés les restes de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Il est vrai que M. le Prince a toujours prétendu que les Français étaient nostalgiques de la royauté et de… la guillotine. Ne s’insurge-t-il pas contre l’épidémie de putschs africains qui pourraient se répandre jusque dans le royaume de France ?

 

Dans cette attente hypothétique, il est devenu, après le grand débat, le roi de la parlotte, celui qui laisse parler à huis clos pour ne rien décider sauf à courir après Ciotti et la droite extrême.

 

M. le Prince descendu de son olympe s’étonne de la fronde qui couve parmi son entourage de comtes et de petits marquis ambitieux.

 

Maintenir en vie le bloc central droitier sans la Le Pen devient difficile, comme trouver une question référendaire qui conforterait le Macron déliquescent.

 

Le bal des ambitieux est ouvert. Folle va être la ronde médiatique où tous les canassons vont participer afin que l’on mise sur eux ou que l’on joue les indifférents, pleins de sarcasmes à leur égard.

 

Ridicules, tous ils sont !

 

GD le 31.08.2023