La
ronde des canassons
(éditorial de PES n° 95)
Ça se
précipite déjà sur la ligne de départ présidentielle, pour 2027.
Darma-le-nain fut le premier bourrin,
impatient de franchir la ligne. Il piaffe d’envie de battre la « trop
molle » Le Pen. Mais ce canasson, avec toute la finesse dont il est
coutumier, n’a-t-il pas provoqué un faux départ ? Sa subtilité est
pourtant légendaire : envoyer les CRS8 et le RAID, ces pandores lourdement
harnachés, pour infiltrer et remonter les réseaux de trafiquants de drogue, c’est
osé… mais ça ne les empêche guère de régler leurs comptes en plein jour à coups
de kalach. Le petit macho, lui qui octroyait des appartements HLM contre des
faveurs sexuelles, a certes tenté de rallier, sans succès, Ferrand, le ferré
pour détournement de fond puis absous. Le bonhomme en était tout flatté, lui,
le dépité, descendu de son perchoir de l’Assemblée nationale, qui plus est sans
mandat.
Mais, déçu de n’avoir pas été nommé à Matignon
par M. le Prince, le rancunier Darmanin s’est lancé, rassemblant ses soutiens à
Tourcoing. Macron, offensé, agacé, a envoyé Borne. Monsieur vous dépassez les
bornes. 2027, c’est loin, vous êtes comptable de l’exécutif macronien auquel
vous participez depuis l’origine. Et puis arrêtez de nous bassiner avec vos
origines modestes. « Moi, pupille de
la nation, je n’ai pas eu de mère, concierge à la Banque de France ».
Tout en faux cul qu’il est, la bourrique s’est
fendue d’une repentance : « Je
ne veux pas créer un parti (comme Macron !), je ne parle pas d’une quelconque élection ». Mais comprenez, « il faut parler aux tripes des Français »,
« l’important en politique, c’est le
rôle que l’on vous prête »… De l’esbroufe pour rameuter les gogos.
Certes, il en faut à l’heure de la survie du
macronisme. Avec les 49-3 qui s’annoncent, faut se démarquer. Quatre ans pour
apparaître en homme neuf, tout en vouant Macron au supplice du garrot. Faut
l’asphyxier, vous dis-je, faire avorter ce mouvement Renaissance inconsistant. Et, sur la ligne de départ, il y a déjà bousculade.
Edouard
Philippe,
cet ex-Premier ministre, en rêve. C’est un canasson d’envergure. L’austère
boxeur, blanchi sous le harnais, lui qui trouvait le temps d’écrire des polars
quand il était le bras droit de Macron, prépare un livre…programme. L’homme
qui, avec d’autres, a dézingué les services publics, a le culot d’en faire
l’éloge : méritocratie scolaire, santé, justice, sécurité. Ça plante son
leader providentiel !
Il y a également l’incroyable Bruno Le Maire, ce ministre de
l’économie, aveugle aux superprofits. L’homme s’économise, il a tout loisir
d’écrire des romans pornos. Il est d’ailleurs fasciné par les jeunes juments
dont les « culs sont dilatés comme
jamais ». Un peu lourdingue ce bidet, non ?
Il y a également les jeunes poulains de la macronie comme ce Gabriel Attal, un peu fragile, celui qui s’en prend aux jupes trop
longues pour se faire une renommée… Ce petit bidet fait pâle figure.
Et puis tous ces vieux chevaux de retour : Hollande,
Royal, Cazeneuve, Bayrou le séquestré dans un luxueux placard à planification
absente.
L’empêtré de l’Elysée, sans majorité, se débat
pourtant comme un beau diable. Il convoque tous les partis politiques à la
nécropole des rois de France, tout un symbole ! C’est en effet à l’abbaye
royale de Saint-Denis où sont entreposés les restes de Louis XVI et de
Marie-Antoinette. Il est vrai que M. le Prince a toujours prétendu que les
Français étaient nostalgiques de la royauté et de… la guillotine. Ne
s’insurge-t-il pas contre l’épidémie de putschs africains qui pourraient se
répandre jusque dans le royaume de France ?
Dans cette attente hypothétique, il est devenu,
après le grand débat, le roi de la parlotte, celui qui laisse parler à huis
clos pour ne rien décider sauf à courir après Ciotti et la droite extrême.
M. le Prince descendu de son olympe s’étonne de
la fronde qui couve parmi son entourage de comtes et de petits marquis
ambitieux.
Maintenir en vie le bloc central droitier sans la
Le Pen devient difficile, comme trouver une question référendaire qui
conforterait le Macron déliquescent.
Le bal des ambitieux est ouvert. Folle va être
la ronde médiatique où tous les canassons vont participer afin que l’on mise
sur eux ou que l’on joue les indifférents, pleins de sarcasmes à leur égard.
Ridicules, tous ils sont !
GD le 31.08.2023