ALEP Est
Guernica
syrien
Du ciel, pleuvent les bombes, les
barils d’explosifs contenant mitrailles et gaz toxiques (chlorine). Les
250 000 habitants qui y résident, à l’ombre des avions et des hélicoptères,
tentent de se prémunir contre la mort, les mutilations qui, quotidiennement,
les frappent, détruisent leurs hôpitaux, leurs écoles. Sous les monceaux de
gravats, tous les jours, ils tentent d’extraire les victimes qui y sont
ensevelies : 120 civils dont de nombreux enfants, des centaines de blessés
depuis le 25 novembre.
Et l’humanité ne semble guère s’en
émouvoir…
Les médecins de moins en moins
nombreux se réfugient dans des caves, tout comme les 30 000 enfants
scolarisés, toujours encadrés par des professeurs et des bénévoles. Ils ne sont
pourtant pas à l’abri des bombes perforantes russes qui cherchent à les
atteindre.
Tuer, tuer encore, massacrer également
à l’aide d’artilleries, de missiles et de bombes à sous-munitions pour briser
la résistance de ceux qui refusent de se rendre. Ça ne suffit pas ! Pour
démoraliser, jusqu’à la folie, il faut affamer par un blocus draconien.
Le bourreau Assad qui compte, à son
actif, plus de 300 000 morts, 5 millions d’exilés, sans compter les
déportés au sein même de la Syrie, poursuit son œuvre mortifère. Désormais,
assuré qu’outre Poutine, Trump suivi du petit Fillon, reprendront langue avec
lui, il compte, non seulement sur sa propre soldatesque, mais surtout sur les
milliers d’hommes du Hezbollah et les milices irakiennes chiites, épaulés par
des militaires et officiers iraniens et russes. Sous le monceau de cadavres,
les adeptes du djihadisme et d’Al Qaida trouveront de nouvelles recrues, ivres
de vengeance, prêtes aujourd’hui et demain, aux pires exactions.
Apparemment, sans empathie aucune,
indifférents, les peuples sous-informés, si ce n’est désinformés, restent
passifs devant cette tragédie. Où sont donc passés les millions de manifestants
qui s’opposaient à l’invasion de l’Irak par les troupes états-uniennes ?
Alep Est ne connaît pas encore son
Picasso pour peindre, sous les décombres, son Guernica.
Gérard Deneux, le 28.11.2016