Vers le démantèlement total de la Sécu
En créant une franchise maladie
globale et universelle, les jeunes, les bien-portants continueraient à verser
des cotisations d’assurance-maladie sans bénéficier du moindre remboursement.
Quel meilleur moyen pour détruire complètement l’adhésion déjà fragilisée à un
système d’assurance-maladie solidaire ? Car c’est bien ce que veulent
détruire les partisans du libéralisme. Le formidable système de protection
sociale, créé en 1945, basé sur le principe de la solidarité « je cotise en fonction de mes moyens et je reçois
en fonction de mes besoins », fait l’objet d’attaques régulières de la
part du patronat. Nous devons traquer toutes les mesures de ce type figurant
aux programmes, de Fillon, mais aussi de Macron, lui propose de supprimer les
cotisations maladie et chômage et les faire financer par l’impôt, augmentation
de la CSG. C’est le démantèlement programmé du système de solidarité.
Kessler, au nom du Medef en 2007,
saluait le programme : « le modèle
social français est le pur produit du Conseil National de la Résistance… Il est
grand temps de le réformer et le gouvernement s’y emploie. Les annonces
successives des différentes réformes peuvent donner une impression de patchwork,
tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses :
statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la sécurité
sociale, paritarisme… A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une
profonde unité à ce programme ambitieux. C’est simple, prenez tout ce qui a été
mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. La liste des réformes est là.
Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le
programme du CNR ! »
Le processus est en route : réduction
du périmètre des affections de longue durée (hypertension par ex.), institution
des franchises, complémentaire santé obligatoire pour tous (ouvrant ainsi les
portes aux assureurs privés), financement des hôpitaux à l’acte et non plus
sous forme de dotation globale… Mesures souvent prises par la droite que la
« gauche » au pouvoir n’a pas abrogées. L’enjeu est énorme si on ne
bloque pas ces régressions sociales, sources de retour d’inégalités flagrantes.
Pour mobiliser celles et ceux qui ne
connaissent pas l’histoire de la Sécu, allez voir et recommandez le formidable documentaire
« la
Sociale »
de Gilles Perret
Il redonne leur place dans l’Histoire
officielle à toutes celles et ceux qui ont participé à mettre en œuvre la
solidarité. Il prouve que quand on veut,
on peut !