Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


vendredi 2 décembre 2016


Ils, elles luttent
 (publié dans PES n° 28)

Inspectrice du travail et lanceur d’alerte muselés
En 2013, l’inspectrice du travail Laura Pfeiffer, contrôlant l’accord 35 H chez Tefal (Haute-Savoie) alertait les syndicats et recevait, de la part d’un salarié, les preuves des connivences entre sa hiérarchie et la direction Tefal. Tefal porta plainte contre l’inspectrice et le lanceur d’alerte pour violation du secret professionnel et recel de documents confidentiels. Le 16.11.2016, tous deux écopent en appel le maintien de la condamnation en 1ère instance et une amende avec sursis de 3 500€. Selon l’intersyndicale CGT, Sud, SNU, FO, CNT cette condamnation est inacceptable alors que L. Pfeiffer dénonce les pratiques de Tefal visant à l’écarter de son poste avec le relais de sa hiérarchie. Ce jugement intervient peu après le classement sans suite de la plainte de L.Pfeiffer pour harcèlement moral de la part de son supérieur. Cette condamnation s’inscrit dans un contexte de criminalisation des mouvements sociaux (Goodyear, Continental, Air France..) et de répression des mobilisations. La justice «deux poids deux mesures » est à l’oeuvre, celle qui se rend complice des entreprises échappant à leurs obligations, Désormais, des milliers de patrons pourront s’appuyer sur ce jugement pour licencier des salariés et porter plainte contre ceux dont la fonction est de faire respecter les droits des salariés. Depuis 2013, le ministère du travail n’a manifesté aucun soutien à l’inspectrice mise en cause. Pire, la ministre El Khomri a introduit dans la loi Travail un amendement Tefal, code de déontologie  que doivent respecter les agents de l’inspection, autrement dit un arsenal disciplinaire pour museler encore plus les agents. Et l’indépendance de l’inspection du travail écrite dans la convention de l’Organisation Internationale du Travail ? L’intersyndicale poursuit son soutien aux deux agents.                            Le 17.11.2016  http://www.bastamag.net
                                                                                                                                                                                                                                         

Contrôle au faciès. L’Etat condamné
2013. Treize personnes attaquent l’Etat pour contrôle d’identité fondé sur leur apparence physique : une origine africaine ou nord-africaine réelle ou supposée. Les plaignants perdent en 1ère instance et font appel, soutenus par le défenseur des droits, J. Toubon. 2015, la cour d’appel de Paris donne raison à 5 d’entre eux, condamne l’Etat à verser 1 500 euros de dommages et intérêts à chacun. L’Etat se pourvoit en cassation. Les 8 autres plaignants aussi. 4 octobre 2016. L’Etat est reconnu responsable pour ces contrôles abusifs, la Cour de Cassation précisant « qu’un contrôle d’identité fondé sur des caractéristiques physiques associées à une origine réelle ou supposée, sans aucune justification objective préalable est discriminatoire : il s’agit d’une faute lourde qui engage la responsabilité de l’Etat ». La coordination nationale Pas Sans Nous salue cette décision face à la multiplication de situations discriminantes et humiliantes, des contrôles au faciès réguliers, souvent accompagnés de palpations, de tutoiement et d’insultes. Rappel : art. 78-2 du code de procédure pénale : un contrôle d’identité peut être réalisé en cas de flagrant délit, de risque à l’ordre public ou sur réquisition du procureur de la République.              Coordination Pas Sans Nous  www.passansnous.org bastamag.net le 10.11.2016 

Adama Traoré. Pas de justice, pas de paix
17 novembre. Le Conseil municipal de Beaumont-sur-Oise est réuni pour engager une plainte en diffamation contre Assa Traoré (la sœur d’Adama mort lors de son arrestation par la police le 19 juillet dernier, in PES n°25) pour ses propos : « La maire de Beaumont-sur-Oise a choisi son camp, elle se met du côté des gendarmes, c’est-à-dire du côté des violences policières ». Le Comité Vérité et Justice pour Adama proteste contre cette décision devant la Mairie, Bagui et Youssouf (les frères d’Adama), accusés par les policiers municipaux « d’outrage, rébellion et violence » alors qu’ils étaient gazés au même titre que les habitants présents devant la mairie, sont interpellés le 22 novembre = 2 jours de garde à vue, puis comparution immédiate mercredi 23 et gardés en détention jusqu’au jour du jugement le 14 décembre.  Vérité pour Adama lance un appel précisant : « nous savons que cette criminalisation vient de plus haut que la mairie. Nous devons faire face à des méthodes indignes, de déstabilisation et d’intimidation. Après avoir subi les pressions de la gendarmerie et de la maire, voilà les pressions judiciaires. Nous ne reculerons pas sur notre revendication principale : mise en examen des gendarmes, justice et vérité pour Adama ». Signez la pétition Liberté pour Youssouf et  Bagui sur https://secure.avaaz.org/fr/petition_5386ce62824d3/?tDYlyib


Flashball. Les policiers seront-ils condamnés ?
8.07.2009. Montreuil. 3 policiers blessent 6 manifestants au flashball, dans un rassemblement devant un squat évacué par les forces de l’ordre. Ils comparaissaient le 21 novembre devant le tribunal correctionnel de Bobigny. Dans une atmosphère surchauffée, la foule présente conteste la trop grande place laissée dans la salle d’audience aux soutiens des policiers. Les slogans fusent Mais que fait la police ? ça crève les yeux !  et Liberté, liberté pour les frères Traoré ! Le secrétaire général du parquet fait évacuer et fait entrer 43 soutiens des parties civiles, 43 soutiens des policiers et 30 journalistes. L’avocate des blessés peut commencer sa plaidoirie. Puis le procureur démontre « l’illégitimité de la force engagée ce soir-là » notant que « la nécessité », « la proportionnalité » et « la conscience d’un danger immédiat » pouvant justifier la légitime défense « n’étaient pas réunies ». Pour deux d’entre eux, il réclame 10 mois de prison avec sursis, 18 mois d’interdiction professionnelle et 5 ans sans arme ; pour le 3ème (de la BAC) auteur du tir qui a crevé l’oeil de Joachim Gatti, 3 ans de prison avec sursis, 3 ans d’interdiction professionnelle et 5 ans sans arme. Décision le 16 décembre… Est remis en cause l’usage du flashball et du LBD 40  qui, depuis 2005, seraient à l’origine d’au moins 42 blessés graves et un décès, la plupart touchés au visage, 23 d’entre eux ont été énucléés ou ont perdu l’usage d’un œil. Le Collectif 8 juillet soutient la lutte.

Suite de ce procès particulièrement attendue par le Comité Vérité et Justice pour Ayoub de Montbéliard. Ce lycéen de 17 ans a perdu un œil, alors qu’il attendait son bus à proximité d’une rixe, le 7 février 2011. Le policier responsable du tir de flashball, mis en examen pour blessures involontaires, a bénéficié d’un non-lieu du tribunal de Montbéliard (avril 2015), confirmé par la Cour d’appel de Besançon (décembre 2015). Le Comité de soutien a saisi la Cour de cassation. Une première décision est attendue début janvier 2017.