Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


vendredi 2 décembre 2016

Pire c’est, mieux c’est ?
(édito du PES n° 28)

Les élections aux Etats-Unis et la primaire de la droite en France laissent augurer des soubresauts sociaux et répressifs dont on a du mal à appréhender l’ampleur. Trump, le  « boni-menteur », est le produit du cauchemar étatsunien, celui de la désespérance sociale et des inégalités inégalées, conjuguées avec la volonté d’une minorité d’escrocs, prêts à tout pour accroître leurs privilèges. La désindustrialisation massive, l’exploitation de milliers de sans-droits et sans-papiers sont le terreau raciste sur lequel ont prospéré les propos d’un charlatan qui promet le retour au rêve américain isolationniste. Sur fond de rejet de Clinton et de l’impuissance d’Obama a surgi cette alliance improbable entre les rapaces et ces « petits blancs » laissés-pour-compte du système auquel ils croient. Au-delà des propos outranciers de l’énergumène, c’est son entourage qu’il faut examiner(1) : des banquiers spéculatifs, des escrocs, des affairistes, bref, des loups de Wall Street qui font bon ménage avec des racistes jusqu’au-boutistes, des militaristes prêts, comme dit leur chef, à « écraser sous les bombes les terroristes ». Les ouvriers désenchantés et pauvres du Middle West, les Afro-américains, les Hispaniques parviendront-ils à dépasser leurs rivalités instrumentalisées ? Ce serait mieux !

En France, le social-libéralisme, les coups de menton de Valls, ont réduit en miettes la soi-disant gauche de gouvernement et, avec elle, l’espérance sociale malgré toutes les mobilisations résistantes. A surgi, comme premier de la classe, Fillon, le collaborateur  de Sarko, cet enfant gâté du sérail, ce pur produit paroissial du système, qui prétend remplacer le scooter par le bolide ultra-libéral, pour relancer un capitalisme à la traîne. Ces 10% du corps électoral qui l’ont élu, rêvent comme lui, d’une punition infligée aux démunis et exploités et d’un retour nostalgique à l’uniforme des blouses grises dans les écoles. Pour la reconquête de la croissance en berne : les 35 H liquidées, les aides sociales rabiotées, les retraites allongées et réduites, l’Etat allégé de 500 000 fonctionnaires, les allocations chômage réduites. « Salauds de pauvres ! » faut payer : en TVA (+ 2%) 16 milliards d’€, 110 milliards pour des hôpitaux, des écoles, des services (au) public exsangues. Faut ça pour accorder plus de 100 milliards de baisse des cotisations patronales, sans compter la suppression de l’impôt sur la fortune. C’est Sarko et Juppé réunis, en pire.

Bref, ça va déchanter sec ! Pas sûr ? Va falloir choisir entre soumission et révolte !    
Peuvent en effet prévaloir les passions tristes sur fond d’aigreurs, d’angoisses, de résignations, de rancoeurs, qui dressent chacun contre tous. Cette stérilité volontaire peut prospérer sur fond de xénophobie raciste. Pour conjurer l’attraction du pire, il faut tenter l’incandescence démocratique, celle de la communauté des égaux dans la diversité. C’est mieux.

Dans cette attente, les élections qui viennent, apparaissent comme le passage vers l’urne funéraire. La « gauche de gauche » toujours divisée ne fait toujours pas rêver. Les mouvements sociaux sont restés sur la défensive. Bref ! Il est (pour tous) « grand temps d’apprendre l’espérance » (Ernst Bloch)



(1)  Un article dans le prochain numéro traitera de l’élection de Trump et des conséquences que l’on peut en déduire