Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


lundi 5 novembre 2018


Nous avons lu

L’illusion financière
Cet essai pédagogique permet de comprendre la crise de 2008. Derrière la formation de la bulle financière de l’immobilier aux Etats-Unis et la diffusion des subprimes dans le monde entier, c’est la rapacité des banques et institutions de crédits qui en est la cause. Ces « pousse au crime » de l’endettement des ménages et de la spéculation immobilière imposant des intérêts d’emprunt exorbitants (jusqu’à 30 % par an), ont poussé à la catastrophe. Quoique ? Pour sauver les banques, les Etats les renflouant ont transformé la crise financière en crise des dettes publiques et en politiques d’austérité pour rembourser la bancocratie. Pour l’auteur, rien n’est résolu, « le pire est devant nous » : non seulement sous la forme du précariat et du chômage de masse mais également par l’apparition d’une nouvelle crise bien plus profonde. Comment donc se libérer du « veau d’or » ? Séparer les banques spéculatives dites d’investissement des banques de dépôts, retrouver la souveraineté monétaire alors même que loin d’être indépendante la BCE est soumise aux impératifs de la finance, éviter la titrisation, les dérives des crédits spéculatifs, la folle création monétaire ex nihilo, pouvoirs que détiennent les banques privées… Si tous ces « travers » de l’économie capitaliste dérégulée sont bien relevés et expliqués, les solutions préconisées, sans pour autant être négligeables, sont marquées par la croyance (d’un bon sens chrétien) dans la possibilité de l’Europe telle qu’elle est, de se réformer. Il n’empêche, l’appel à une société des biens communs, au financement de la transition écologique, à une réindustrialisation verte, à  contrecarrer la logique marchande, voire la propriété privée, situe cet économiste dans le camp de l’antilibéralisme. GD
Gaël Giraud, ed. de l’atelier, 2016, 10€

Résister aux grands projets inutiles et imposés
Ce livre est issu du croisement de réflexions collectives, d’expériences de terrain, avec celles de géographes, d’économistes, d’urbanistes et de sociologues. Non seulement, il retrace l’histoire de luttes qui, du Larzac à Plogoff et Creys-Malville, ont acquis une nouvelle vivacité à Notre-Dame-des-Landes, Bure, Sivens et ailleurs ; surtout, il en fait ressortir les enjeux, ceux de la repolitisation non politicienne de l’écologie sociale. Les résistances actuelles font surgir, outre des sociabilités nouvelles, une praxis qui accumule des connaissances et tisse des alliances jusque-là improbables : citoyens, paysans, syndicalistes, savants, écolos «marginaux »… La volonté qui s’y manifeste, consiste, par des propositions politiques, à se réapproprier le pouvoir décisionnel, de passer d’un combat local à une lutte globale. C’est du moins l’espoir que diffuse cet essai. En négatif : « A quoi bon détruire des dizaines d’hectares de terres agricoles (comme) dans le Val d’Oise, pour y construire Europa City alors que la région parisienne est déjà saturée de centres commerciaux ? ». En positif : Il s’agit, face à la concurrence mondialisée de territoires visant à gagner des parts de marché transnationaux, de porter le projet de relocalisations d’activités pour le développement équilibré de l’économie locale… Soit bien vivre démocratiquement sur une planète vivable. GD
Collectif Des plumes et du goudron avec Julien Milanesi, ed. Textuel, 2018, 15.90€