Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


mercredi 14 août 2019


Référendum Aéroports de Paris

Un peu de votre attention entre deux canicules

Pourquoi et comment demander un référendum
 au sujet des Aéroports de Paris ?

Il y a quelques semaines, le 13 juin 2019, un événement démocratique majeur et inédit s'est produit au sein même de notre détestable 5ème République. Un groupe de parlementaires, touchés par la grâce entre deux homards et une bouteille de champagne de grand cru, ont conduit à l'ouverture d'une initiative partagée, en vue de provoquer un référendum sur la privatisation des aéroports de Paris.

Peut-être, comme moi, n'avez-vous jamais foutu les pieds dans un aéroport, que ce soit à Paris ou ailleurs, et avez-vous l'impression par conséquent que ce n'est pas très important. Détrompez-vous ! C'est ce qu'on appelle un "pied dans la porte". L'occasion exceptionnelle de donner plusieurs leçons à nos élites rabougries.

Le référendum d'initiative partagée est, certes, une parodie de démocratie puisque l'initiative est partagée à la manière d'Obélix découpant les parts d'un gâteau : l'essentiel pour les parlementaires et les miettes pour les citoyens. Mais, la surprise, ici justement, c'est que le plus dur est fait : les parlementaires ont fait leur part, c'est à nous, citoyens de montrer qu'on ne se fout pas de la gueule de la démocratie, quand elle se présente à nos portes. Il s'agit en effet maintenant de recueillir les signatures de 4,7 millions d'électeurs avant le 12/03/2020. Plus de 500.000 soutiens ont déjà été enregistrés en un mois (d'été) seulement ; c'est donc encore parfaitement accessible si l'on parvient à se mobiliser.

Pourquoi se mobiliser ?

On ne peut pas à la fois critiquer les élus, le manque de démocratie et perdre une occasion de s'exprimer par référendum depuis 2005. Il s'agit au contraire de montrer notre attachement à toute procédure qui s'approche de la démocratie. Car ici, ce n'est pas une simple pétition comme il en circule des centaines sur internet et qui n'aboutissent jamais à rien (sauf à créer de gigantesques fichiers avec vos données personnelles). C'est le ministère de l'intérieur lui-même qui organise la consultation et recueille les signatures, et vous pensez bien qu'on les surveille comme le lait sur le feu pour s'assurer que la procédure reste transparente et valide.

Si le site internet qui a été mis en place est particulièrement pénible à utiliser (à dessein ?), vous devriez pouvoir vous y inscrire avec un peu de persévérance et quelques conseils (voir procédure plus bas). Dans le pire des cas, il reste la possibilité de se rapprocher de sa commune référente pour déposer sa signature manuscrite.

La privatisation des aéroports de Paris, comme la privatisation des autoroutes avant elle, est un scandale de plus à mettre sur le compte de la Macronie. La société ADP (Aéroports de Paris) se porte bien, elle est bénéficiaire et rapporte de l'argent à l'État chaque année. Se priver de cette rente au nom d'un libéralisme échevelé n'a aucun sens, même si l'on examine les choses d'un point de vue écologique et que l'on considère que tous les avions devraient rester à terre (c'est mon avis !) ; ce n'est certainement pas sous le contrôle d'intérêts privés qu'une telle chose aura des chances d'advenir. Il y a un aspect stratégique d'aménagement du territoire et des transports à considérer ici, et garder le contrôle sur les aéroports de Paris paraît être un préalable essentiel de ce point de vue.

Par ailleurs, outre les autoroutes bradées puis rentabilisées à taquet par des sociétés privées sans scrupules, nous avons l'exemple récent de l'aéroport de Toulouse Blagnac, concédé pour une bouchée de pain à un entrepreneur chinois par un ministre de l'économie et des finances qui s'appelait... Emmanuel Macron, en 2015. Un modèle de réussite, cette privatisation : des accords secrets qui donnent le contrôle au patron chinois, pourtant minoritaire en parts d'actionnariat, au grand dam et à l'insu des collectivités locales, l'industriel chinois qui est recherché dans son pays pour corruption et qui s'est, semble-t-il, volatilisé... Tout va pour le mieux pour cet aéroport qui a, lui aussi, une portée stratégique importante puisqu'il est l'aéroport d'essai d'Airbus dont les usines sont toutes proches.

Enfin, dernier argument et non des moindres : ce sympathique gouvernement souhaitant ardemment faire ce nouveau cadeau au secteur privé, ne boudons pas notre plaisir de lui administrer une magistrale claque en obtenant un référendum pour lui dire avec beaucoup de compassion : NIET !

Comment signer ?

Le plus simple et le plus rapide, si vous avez une carte d'électeur à peu près à jour, c'est de signer sur internet en utilisant le site du ministère de l'intérieur :
Cliquer sur la case à cocher "Je soutiens", puis sur Suivant.

Remplissez ensuite le formulaire en prenant soin d'être aussi précis que possible, la plupart des informations qui vous sont demandées figurent sur votre carte d'électeur ou votre carte d'identité. De nombreux sites vous guideront pas à pas pour parvenir à votre but.

En cas d'échec en ligne, rapprochez-vous de la mairie de votre commune qui vous expliquera la marche à suivre pour la procédure papier.

Et après ?

Il ne suffit pas de signer, il faut convaincre tous vos voisins, votre famille, vos collègues et vos amis d'en faire autant. C'est gratuit, sans engagement, et démocratiquement très satisfaisant. Les Gilets Jaunes nous ont montré qu'ils avaient compris très vite où se situait le coeur du problème en revendiquant un RIC (Référendum d’initiative citoyenne) en toute matière, nous avons le devoir de soutenir toute initiative qui va dans ce sens, et c'en est une belle !

Plusieurs sites surveillent les signatures et publient en temps réel le nombre de signatures récoltées (car le site du ministère de l'intérieur, bien sûr, ne tient pas le décompte lui-même et fait tout pour l'empêcher). Sur le site ADPRIP (https://www.adprip.fr/) par exemple, vous trouverez non seulement le nombre de signatures, mais aussi les graphiques de l'évolution des soutiens et les cartes géographiques correspondantes.

Deux petites vidéos pour aller plus loin :
Un pillage français#1 :l’aéroport de Toulouse
Référendum ADP : pourquoi on peut gagner et comment

Mérome