Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


lundi 27 février 2023

 

De cette société là…

 

On n’en veut plus… Les vieux dans la misère, les jeunes dans la galère… N’est-ce qu’un slogan ? Certes, le ventre mou de ceux qui ne sont pas encore atteints par le virus de la régression sociale évite encore l’embrasement général. Ceux-là sont encore sensibles à la propagande gouvernementale : la « réforme » des retraites est juste, responsable, nécessaire… Et lorsque le navire de la bonne « gouvernance » chaloupe, le grand Mamamouchi convoque en son palais, en secret, la bande d’éditocrates afin que ces perroquets apprennent bien leur leçon. Ils sont effarouchés lorsque la révélation de leur convocation en catimini apparaît au grand jour. Nous sommes libres, disent-ils, de répéter le jargon présidentiel. Les bouffons du roi ont de ces pudeurs… d’indépendance maltraitée.

 

Et puis… tout doit rester paisible. Deux millions manifestent, protestent… On les comprend, c’est la démocratie, la manifestation bon enfant, traîne-savates, bien encadrée, dans l’unité de ne rien bouleverser. Bloquer le pays, faire grève, vous n’y pensez pas, ce serait prendre la richesse produite en otage, mettre à genoux le capital. Enfin, cela se dit autrement : prendre en otages les usagers qui veulent continuer à se faire exploiter même si… ils sont de tout cœur avec les manifestants et les grévistes.

 

De cette société là… Peut-on encore supporter ces 10 millions de pauvres qui la composent, ces 8 millions qui dépendent de l’aide alimentaire, ces 1.2 million qui ne parviennent plus à se chauffer, ces 1.4 million n’ayant pas accès à l’eau potable, ces 300 000 qui dorment dans la rue, ces plus de 1 000 morts au travail par an…

 

On n’en veut plus… Mais alors, que faire du forcené de l’Elysée, cet entêté qui n’entend rien de la colère sociale prétendant, avec courage, faire subir à ces Français récalcitrants la régression sociale, nécessaire à l’expansion compétitive du capital. Quoi de plus normal qu’au sortir de la période covid, les milliardaires se soient enrichis et que Bernard Arnault, le premier d’entre eux, possède, au bas mot, autant que 20 millions de Français.

 

Malgré cela, les demeurés de la légitimité et de la légalité de pérorer : restons calmes, laissons les parlementaires voter pour nous entuber… Pas d’obstruction intempestive. La courbe démographique impose d’allonger les carrières pour accéder au plus vite au cimetière. C’est désormais pour le plus grand nombre métro, boulot, tombeau. La légalité du 47.1 ou du 49.3 permet d’aller au plus vite sans trop de parlottes parlementaires. Quant aux jacasseries trop virulentes, il suffit de rappeler que force est à la loi… des matraques au besoin.

 

On n’en veut plus… d’autant que tous les entêtés qui prétendent nous gouverner en obtenant des peuples la « soumission volontaire » pour continuer à faire leurs affaires, y compris celles des marchands de canons, prévoient, pour nous, le pire à venir. Pour eux, 60 % des richesses mondiales captées par les 1 %, ce n’est pas encore assez ! Pour eux, la « guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens », concurrence, compétition, confrontation… jusqu’à saccager les sociétés et la planète.

 

Alors, si l’on n’en veut plus de cette société-là, va falloir devenir ingouvernable, s’auto-organiser, défaire les hiérarchies instituées, tout bouleverser… Va falloir mettre de l’huile dans nos neurones, graisser les rotules de la détermination, faire naître des comités de quartiers, des comités de grèves… Y est-on prêt ? Pas sûr…

 

GD, le 24.02.2023