Controverse
sur les « bons élèves » du climat
Difficile
de citer des pays en exemples pour leurs engagements en faveur du climat.
Passons sur les efforts intéressés
de l’Arabie Saoudite ou des Emirats
Arabes Unis qui, après s’être goinfrés de pétrodollars carbonés, préparent
leur reconversion financière, immobilière et touristique, en plein désert. Des
projets pharaoniques, ils n’en manquent pas, la climatisation
« verte » permettra même aux sportifs de transpirer sans coup de
chaud.
Certains
pays, souvent méconnus, cités par Stéphanie, méritent également un éclairage
critique.
Faut-il citer le Suriname,
situé au nord de la Guyane dite française, cette ancienne colonie néerlandaise
de 613 000 habitants, où vient d’éclater (le 17.02.2023) un mouvement social
contre la vie chère, se transformant en révolte réprimée à coups de balles en
caoutchouc (des centaines d’arrestations et de blessés. Depuis c’est le
couvre-feu et le dirigeant « démocratiquement élu » va continuer
d’appliquer le plan d’austérité imposé par le FMI, qui mobilise la population.
Connaître ce pays, y compris les révoltes des esclaves marron, imposant un
traité de paix aux Hollandais, vaudrait le détour, tout comme l’exploitation de
la forêt tropicale fragmentée, souillée par l’orpaillage… Pas très écolo.
Et le Bhoutan ? Ce petit pays au cœur de l’Himalaya, enclavé entre
l’Inde et la Chine avec ses vallées encaissées, entourées de montagnes
culminant à plus de 7 000 mètres où vivent 7 800 habitants. C’est
vrai, les Occidentaux ont fait grand tapage autour de la notion du Bonheur
National Brut mis en exergue par ce royaume qui fut un Etat princier sous
protectorat britannique jusqu’en 1949. Puis ce sont les Etats-Unis qui s’y sont
intéressés, le 1er ministre a d’ailleurs fait ses études aux USA. Peu
de monde se rappelle que ce pouvoir monarchiste, bouddhiste, a expulsé 40 % de
sa population d’origine népalaise. Le bonheur brut a de ces manières fortes… En
exil au Népal, ces réfugiés vivent encore dans des camps. Seuls les Népalais
les aident. Reste que pour les touristes autorisés, le Bhoutan est plein
d’atouts. Les montagnes sont belles et les habitants font partie du folklore.
Hawaï, cet archipel volcanique ; sa culture ancestrale inspire les
cordes des guitaristes américains et ses plages à Honolulu font rêver. Puis il
y a cette immense base militaire US qui occupe le quart d’une des îles, celle
de Pearl Harbour trop bien connue. Ces îles furent annexées en 1893 par les
Etats-Unis et déclarées 50ème Etat US (1859) bien qu’elles soient
isolées en plein Pacifique à des milliers de kilomètres de San Francisco. Les
Polynésiens d’origine, minoritaires parmi les 1.4 million d’habitants, ont dû
s’y faire. Comme leur archipel, ils sont devenus des objets touristiques. On
peut rappeler que les planteurs, ces colons qui s’y sont implantés, ont dû
faire appel aux fusiliers marins des USA pour assurer leurs intérêts et leur
domination et chasser la reine trop
récalcitrante à leur gré.
Panama… c’est le bouquet ! Son histoire est des plus instructives et
ça vaudrait le coup de la retracer. Contentons-nous de signaler que ce pays,
situé sur l’isthme rattachant l’Amérique centrale à l’Amérique du Sud, fut
d’abord une colonie espagnole avant d’être dominée par les Etats-Unis. Il faudrait
pouvoir évoquer toutes ces révoltes d’esclaves, ces guerres d’indépendance, les
interventions militaires US, le creusement du canal, provoquant la mort de plus
de 20 000 ouvriers, le scandale financier… Indépendamment de la mainmise
des USA sur ce pays et les tentatives pour s’en dégager. Panama, c’est surtout
l’un des plus grands paradis fiscaux, le lieu de résidence des pavillons de
complaisance (1/4 de la flotte mondiale y est enregistrée en 2015). Alors, le
citer comme un exemple… non merci, surtout si l’on souligne son taux de chômage
(35 %) ou le fait que 40 % de la population vit en-dessous du seuil de
pauvreté. Reste que la finance internationale s’y porte à merveille : 125
banques internationales y sont implantées. Quant à l’écologie, on peut citer la
décision de la Cour suprême d’annulation du projet d’exploitation d’une mine de
cuivre, pour des raisons de dégradation des sols, de l’eau, de l’air… sauf que
le gouvernement a passé outre et signé l’accord avec l’exploitant
nord-américain.
Tout
ceci a été vite collecté sur wikipédia où vous trouverez bien d’autres
informations.
Serge
Victor, le 22.02.2023