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Stratégies anticapitalistes pour le 21ème
siècle
Au sein des
« gauches » mondiales, bien divisées, resurgit l’idée d’une stratégie
anticapitaliste. Partant de ce constat, l’auteur états-unien, professeur de
sociologie à l’université du Wisconsin, s’attache à faire d’abord l’inventaire
critique des modèles historiques de « sortie » du capitalisme.
Comment peut s’opérer la rupture révolutionnaire ? Si, d’après lui, il
faut éviter la fuite libertaire ignorant la prise de pouvoir, la régulation
dite sociale-démocrate qui tente de surmonter les crises du capitalisme en s’y
soumettant, le « socialisme » étatisé, nouvelle forme bureaucratique
d’exploitation et d’oppression, c’est que ces « modèles » se sont
révélé insuffisants. Elaborer une transition post-capitaliste supposerait une
réflexion positive mettant l’imagination au pouvoir susceptible de mettre les
acteurs sociaux en mouvement. Comment ? En initiant par en bas et par en
haut, des institutions, des espaces de vie anticapitalistes où l’optimisme de
la volonté se conjuguerait avec celui de l’intelligence. Pour aboutir à la démocratie
économique au sein d’une société de marché ? Avatar d’une nouvelle espèce
de social-démocratie où la lutte des classes et la guerre seraient
absentes ? A lire néanmoins pour s’apercevoir que des idées iconoclastes
sont en train de germer, y compris aux USA. GD
Erick Colin, ed. La découverte, octobre 2020,
19€
L’Occident malade de l’Occident
Cet essai,
paru en 2009, conserve toute son actualité. Opérant un retour sur le passé
historique récent, il éclaire les enjeux du présent. Après les guerres d’invasion
en Irak, en Afghanistan, mais aussi la crise géorgienne, c’est notamment le
rôle joué par l’OTAN qui est mis en lumière. La nouvelle donne planétaire qui
s’annonce, la montée en puissance de la Chine, sa rivalité avec les USA, la
guerre en Ukraine, confirment que l’Occident, désormais sur la défensive, a
besoin d’ennemis afin de continuer à assurer sa suprématie. Après les pays
arabo-musulmans, la Chine, la Russie, mais aussi les pays émergents (BRICS),
les pays d’Asie du sud-est, sont autant d’adversaires révélateurs de la crise
systémique mondialisée. Se comportant comme une citadelle assiégée voulant
convaincre du bien-fondé de « ses » valeurs, n’hésitant pas à récrire
ou à occulter son passé. Ainsi, est révélé le rôle joué, notamment par les Etats-Unis
et la CIA pour soutenir financièrement depuis 1959, les rebellions du
« régime » théocratique tibétain ou plus récemment l’organisation des
Ouïgours (315 000 dollars en 2008). Dans le même esprit d’informations
dissimulées par les médias dominants, le constat du régime russe sous l’ère
Poutine avant sa guerre d’agression contre l’Ukraine : augmentation de la
production de 70 % par rapport à celle de 1999, de 115 % de la consommation des
ménages. Il n’y a pas lieu, dès lors, de s’étonner du taux d’approbation du
régime poutinien (80 %)…et donc d’en conclure que la guerre en Ukraine va..
perdurer… GD
Martine Bulard et Jack Dion, ed. Fayard, 2009, 22€