Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


lundi 27 février 2023

 

Nous avons lu

 

Stratégies anticapitalistes pour le 21ème siècle

Au sein des « gauches » mondiales, bien divisées, resurgit l’idée d’une stratégie anticapitaliste. Partant de ce constat, l’auteur états-unien, professeur de sociologie à l’université du Wisconsin, s’attache à faire d’abord l’inventaire critique des modèles historiques de « sortie » du capitalisme. Comment peut s’opérer la rupture révolutionnaire ? Si, d’après lui, il faut éviter la fuite libertaire ignorant la prise de pouvoir, la régulation dite sociale-démocrate qui tente de surmonter les crises du capitalisme en s’y soumettant, le « socialisme » étatisé, nouvelle forme bureaucratique d’exploitation et d’oppression, c’est que ces « modèles » se sont révélé insuffisants. Elaborer une transition post-capitaliste supposerait une réflexion positive mettant l’imagination au pouvoir susceptible de mettre les acteurs sociaux en mouvement. Comment ? En initiant par en bas et par en haut, des institutions, des espaces de vie anticapitalistes où l’optimisme de la volonté se conjuguerait avec celui de l’intelligence. Pour aboutir à la démocratie économique au sein d’une société de marché ? Avatar d’une nouvelle espèce de social-démocratie où la lutte des classes et la guerre seraient absentes ? A lire néanmoins pour s’apercevoir que des idées iconoclastes sont en train de germer, y compris aux USA. GD

Erick Colin, ed. La découverte, octobre 2020, 19€

 

L’Occident malade de l’Occident

Cet essai, paru en 2009, conserve toute son actualité. Opérant un retour sur le passé historique récent, il éclaire les enjeux du présent. Après les guerres d’invasion en Irak, en Afghanistan, mais aussi la crise géorgienne, c’est notamment le rôle joué par l’OTAN qui est mis en lumière. La nouvelle donne planétaire qui s’annonce, la montée en puissance de la Chine, sa rivalité avec les USA, la guerre en Ukraine, confirment que l’Occident, désormais sur la défensive, a besoin d’ennemis afin de continuer à assurer sa suprématie. Après les pays arabo-musulmans, la Chine, la Russie, mais aussi les pays émergents (BRICS), les pays d’Asie du sud-est, sont autant d’adversaires révélateurs de la crise systémique mondialisée. Se comportant comme une citadelle assiégée voulant convaincre du bien-fondé de « ses » valeurs, n’hésitant pas à récrire ou à occulter son passé. Ainsi, est révélé le rôle joué, notamment par les Etats-Unis et la CIA pour soutenir financièrement depuis 1959, les rebellions du « régime » théocratique tibétain ou plus récemment l’organisation des Ouïgours (315 000 dollars en 2008). Dans le même esprit d’informations dissimulées par les médias dominants, le constat du régime russe sous l’ère Poutine avant sa guerre d’agression contre l’Ukraine : augmentation de la production de 70 % par rapport à celle de 1999, de 115 % de la consommation des ménages. Il n’y a pas lieu, dès lors, de s’étonner du taux d’approbation du régime poutinien (80 %)…et donc d’en conclure que la guerre en Ukraine va.. perdurer… GD

Martine Bulard et Jack Dion, ed. Fayard, 2009, 22€