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Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


mercredi 30 octobre 2019


L’Espagne : un pays qui sait garder ses traditions !

Si vous cherchez un lieu de villégiature dans un pays qui sait entretenir le souvenir de son glorieux passé, qui sait ne pas oublier le souvenir des hommes qui l’ont fait, un pays en Europe s’impose à vous sans hésiter : l’Espagne.

Vous pourrez, par exemple, chaque 14 octobre participer à la fête nationale, la fête de l’hispanisation, et festoyer ainsi en souvenir de la « grandiose œuvre humaniste d’évangélisation des civilisations » de libération, bref de « bonheurisation » des peuples autochtones d’Amérique du Sud … ! Les conquistadors ont même, dans leur immense sagesse et bonté, introduit par exemple au Mexique l’ancêtre du planning familial et le contrôle de l’évolution démographique. En effet, en 1500, ce pays comptait près de 20 millions d’Indiens alors qu’en 1600, après 100 ans de colonisation  espagnole,  il n’en comptait plus que 2 millions.

Vous auriez pu, ce 25 octobre, participer avec la fondation Francisco Franco à la manifestation visant à empêcher le déplacement de la dépouille de ce « brave » Francisco, du monument dédié aux victimes de la guerre civile : Valle de los Caïdos (monument construit par 20 000 prisonniers politiques) vers le cimetière familial de ce personnage illustre. Vous auriez pu à cette occasion interpréter des chants, exécuter des saluts fascistes dans un esprit de fraternité avec les membres de cette fondation.

Car en Espagne, la Fondation Francisco Franco existe toujours. Ses objectifs sont de « diffuser et promouvoir l’étude et les connaissances sur la vie, la pensée, l’héritage et le travail de F. Franco Bahamonde dans sa dimension humaine, militaire, politique ainsi que sur les accomplissements de son mandat de chef d’Etat espagnol ». Cette fondation est toujours reconnue d’intérêt général et vous y serez en excellente compagnie puisque le Président d’honneur en est Louis Alphonse de Bourbon, cousin germain de Felipe VI. Les socialistes du PSOE promettent régulièrement de l’interdire mais ne l’ont toujours pas fait. Certes en 2007, le gouvernement de Zapatero promulgua la loi de mémoire historique visant à retirer les vestiges de la dictature, identifier les milliers de corps jetés dans les fosses communes, réhabiliter la mémoire des Républicains vaincus et condamnés…. Mais, fort heureusement le Parti Populaire est revenu au pouvoir et Mariano Rajoy, son chef, pouvait se vanter publiquement en 2017 de ne pas avoir dépensé un euro pour appliquer cette loi.

De plus, l’Espagne, ces derniers temps, a fait un effort notoire pour renouer avec son célèbre passé en remettant au goût du jour les procès politiques. En effet ont été jugés des hommes et des femmes politiques ainsi que des responsables d’associations pour avoir organisé, le 1° octobre 2017, une consultation populaire en Catalogne portant sur l’accession à l’indépendance de cette région. Aux dires de l’Etat espagnol, ce procès fut parfaitement équitable, ce qui n’est pas tout à fait l’avis d’Alexandre Faro observateur de la Ligue Internationale des Droits de l’Homme : « La séparation des pouvoirs ne saute pas aux yeux dans cette juridiction. Les juges du Conseil Général du pouvoir judiciaire sont nommés par les partis au pouvoir. Le juge qui préside cette instance est un proche affiché du Parti Populaire. De plus au cours des auditions, les policiers ont témoigné en présence de leurs supérieurs hiérarchiques ». Donc, pour avoir mis en œuvre le programme avec lequel ils avaient été élus, ces hommes et ces femmes ont été condamnés à des peines allant de 9 ans et demi à 13 ans de prison.
Je ne comprends vraiment pas pourquoi certains Catalans veulent se séparer de cette Espagne au si glorieux passé et au si noble présent !

Jean-Louis Lamboley (et son humour grinçant)


 25 octobre 2019. En plus des nombreuses mobilisations et manifestations en Catalogne, des centaines et des centaines de citoyens basques ont revendiqué leur solidarité avec les prisonniers politiques condamnés. Ils ont illuminé plusieurs cimes basques et lieux naturels emblématiques signifiant clairement aux Catalans et au monde entier leur soutien, leur solidarité infaillible. Un message fort de solidarité et de résistance face à l’oppression du pouvoir espagnol exprimé par une citoyenne : « Célébrer un référendum n’est pas un délit !! ».  Lucette.

En Catalogne, chaque jour, il y a des actions pour dénoncer  la non-démocratie du pouvoir espagnol. Le mouvement pacifiste continue à revendiquer le droit à l’autodétermination et surtout la liberté des prisonniers politiques en organisant des actions spectaculaires non violentes comme la longue « marche de la liberté » à l’image de celle de Gandhi ou de Mandela. Les jeunes se sont maintenant unis derrière le mot d’ordre : « Ja no pot ser…el nostre futuro està en perill… la llibertad d’expressio ha desaparegut….». La police suréquipée et surarmée (la Guardia Civil de Madrid a pris le contrôle des Mossos catalans…) lance des offensives avec des armes interdites (selon une amie militante du mouvement Assemblea Catalana)  contre les jeunes, faisant de nombreux blessés. Les interpellations et incarcérations sont journalières.  Lucette.