Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


mercredi 30 octobre 2019


Nous avons lu…

Là où est l’argent
Ce livre relate à la fois une histoire assez extraordinaire, celle de l’auteur, espion bénévole, et la réalité des paradis fiscaux. Travaillant à Jersey, puis au Luxembourg, ayant à connaître l’ingénierie financière organisée telle des poupées russes, des comptes off-shore gérés en toute impunité pour organiser l’évasion fiscale, le blanchiment d’argent sale, les liquidations frauduleuses, l’abus de biens sociaux… Par « patriotisme économique » et devant l’ampleur du dépeçage des entreprises françaises auxquels se livrent les fonds d’investissement spéculatif, Maxime Renahy contacte les services secrets français. Initié par ceux qui se « considèrent comme un rempart en cas d’effondrement de l’Etat », il apporte une suite de révélations : par exemple, au-delà des prête-noms ce sont des avovats d’affaires, des cabinets conseils qui gèrent des entités aux noms exotiques. Ils organisent entre autres la dette fictive de telle entreprise pour soustraire ses bénéfices à l’impôt et provoquer des licenciements. Toutes les sommes maniées circulent à la vitesse de la lumière et se réfugient aux îles Caïmans, Singapour, Hong Kong, dans l’Etat du Delaware aux USA, au Lichtenstein, aux Bahamas. A la lecture de cet essai, on mesure l’hypocrisie des gouvernements qui jurent de supprimer les paradis fiscaux, s’inquiètent de l’ampleur du capital détourné et ne font presque rien pour les combattre. « Selon la commission européenne, l’Europe perd chaque année via la fraude et l’évasion fiscale, 1 000 milliards d’euros ». Découvrir ce monde opaque, c’est aller de surprise en surprise : Axa l’assureur, Lactalis, la Légion du Christ, filiales de banques gérées par des expatriés dans les paradis fiscaux permet de jeter un regard impudique sur les financiers douteux bien installés, y compris dans les hautes sphères des Etats. GD
Maxime Renahy. Préface d’Eva Joly, ed. Les Arènes, 2019, (20€)