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Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


lundi 26 avril 2021

 

Amazon. Une fissure dans le modèle du e-commerce ?

 

Les salariés de l’entrepôt Amazon de Bessener, en Alabama, ont voté contre la syndicalisation de leur site. Aux Etats-Unis (depuis la loi de 1935), les employés d’une même entreprise, pour être autorisés à créer un syndicat, doivent obtenir (par référendum dans l’entreprise) 30 % de votes favorables, leur donnant droit à solliciter une élection au bureau fédéral. Le syndicat qui obtient 50 % + 1 des suffrages exprimés devient le représentant légal des employés. Les salariés d’Amazon ont passé le premier obstacle, plus de 30 % des 5 900 salariés ont signé une pétition pour la syndicalisation, soutenus notamment par le mouvement antiraciste Black Lives Matter, dans une usine où près de 80 % des salariés sont afro-américains. Mais, lors du vote, le non à la syndicalisation l’a emporté avec 1 798 voix contre 738 en faveur du RWDSU (syndicat national de la distribution). Amazon a mené une campagne très agressive contre les syndicats, les salariés ont craint la fermeture de l’usine dans un Etat très pauvre et très conservateur. C’est une victoire pour Jeff Bezos, 2ème employeur des USA (derrière Walmart) avec 950 000 salariés, sans syndicat. Mais le géant n’en sort pas indemne. Ont été mises en lumière les cadences infernales, rappelant l’affaire du « pause pipi gate » prouvant que les employés sont obligés d’uriner dans une bouteille par manque de temps. Le géant du e-commerce a beau mettre en avant sa politique salariale (15 dollars/h, le double du salaire minimum), c’est loin de compenser des conditions de travail inacceptables : « la salle de pause est très loin et il faut manger comme un prisonnier pour être revenu à temps car si vous avez une minute de retard, on vous compte une heure non payée ». Le vote de Bessemer a dépassé les frontières de l’Alabama, montrant que la mobilisation est possible pour mettre en place un syndicat. Le mouvement résonne aussi avec d’autres actions syndicales dans le monde, comme la grève, fin mars, en Italie pour dénoncer les conditions de travail dans les entrepôts du pays, suivie par 75 % des salariés. Jeff, ton modèle se fissure !