L’Afrique n’est
pas notre poubelle
Nombre de nos vêtements recyclables sont déposés en
bennes et finissent, pour 95 %, en Afrique, pour être revendus. Chaque semaine,
15 millions d’articles arrivent sur le marché de Kantamanto au Ghana où
travaillent près de 30 000 personnes (la France y exporte 510 tonnes/an). Des
montagnes de déchets s’accumulent dans le pays, 40% finissent dans les
décharges ou dans la mer. C’est le résultat des dérives de l’économie
circulaire du textile. Accra, la capitale, est devenue la poubelle des textiles
du monde. Les commerçants ghanéens achètent de grosses balles de vêtements pour
revendre ceux encore en bon état mais le business n’est plus rentable car 70 %
du contenu sont inutilisables. Une taxe est payée par les producteurs à l’éco-organisme Refashion sur le principe du
« pollueur payeur » (51.1 millions € en 2021) pour gérer la fin de
vie des habits mais les fonds récoltés restent en France. Les Ghanéens ont
demandé que ces fonds permettent de financer les pays récepteurs des vêtements,
sans succès. « La seule solution c’est que l’industrie de la mode accepte
de produire moins ». Pour sensibiliser les consommateurs, la fondation Or, la délégation ghanéenne et le
collectif Fake Fashion ont déversé
1000 kilos de vêtements sur le parvis du Châtelet le 24 novembre. Il en faudra
beaucoup plus pour venir à bout de cette société de consommation ! reporterre.net