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Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


samedi 10 décembre 2022

 


 Nucléaire.

Dépendance de l’UE à la Russie

 Outre les mensonges propagandistes proclamant que l’énergie nucléaire serait la moins chère, le fleuron de l’industrie française et permettrait d’assurer l’indépendance de la France alors que l’on dépend de 30 % du russe Rosatom, les médias, le gouvernement, l’Union européenne, évitent de répondre à  la question du pourquoi les sanctions contre le nucléaire russe ?

 

Dépendances européennes

 En Bulgarie, les deux réacteurs d’origine russe produisent 1/3 de l’électricité du pays ; en République tchèque, ils sont 3 pour une production électrique de 39 % ; en Hongrie 4 pour 50 % d’électricité produite et ce, sans compter l’Ukraine. La maintenance de ces centrales nucléaires est assurée par les experts de Rosatom qui, en outre, prend en charge les coûts financiers des opérations à risques.

 La Russie est le 3ème fournisseur d’uranium pour l’Union Européenne et pratiquement la seule et la plus compétitive pour transformer l’uranium naturel en uranium enrichi, permettant son utilisation comme combustible dans les centrales nucléaires. Qui plus est, les Etats-Unis, eux-mêmes, sont dépendants de la Russie qui leur fournit 1/4 des combustibles nécessaires pour leurs réacteurs.

 

Enfin, on ne parle guère du retraitement des combustibles permettant leur réutilisation. Seule l’usine de Seversk en Sibérie possède des capacités suffisantes (très polluantes) pour procéder à ces opérations. Et, partout, en Europe tout particulièrement, on manque de personnels qualifiés…  

 

Et en France

 

L’uranium naturel importé provient du Niger, de l’Australie et surtout du Kazakhstan et doit, pour l’essentiel, passer par la case Russie pour être enrichi. Certes, le français Orano (ex Areva) souhaiterait développer ses faibles capacités d’enrichissement en renforçant son usine du Tricastin (Drôme).

 

Autrement dit, les problèmes de maintenance des réacteurs français à l’arrêt qui obligent EDF à importer de l’électricité en provenance… d’Allemagne, produite avec des centrales à gaz toujours dépendantes des Russes et du GNL, ne seraient rien comparés à la décision russe, si elle intervenait, de stopper les importations et exportations d’uranium enrichi et retraité. C’est en effet de l’ordre de 4 à 5 livraisons par an qui de Dunkerque ou du Havre partent pour Saint-Pétersbourg en transportant plus de 150 tonnes à chaque fois. Indépendance ?

 Pour construire une usine de retraitement du combustible, il faut compter une dizaine d’années avant qu’elle soit opérationnelle. Et avant même l’envoi au fin fond de la Sibérie, ce sont 34 000 tonnes qui s’accumulent dans les entrepôts de Pierrelatte, et augmentent chaque année de 1 000 tonnes. Bref, c’est la saturation et ce, sans compter les déchets ultimes, radioactifs que l’Etat veut enfouir à Bure pour des milliers d’années.

 Somme toute, pour nous rendre aveugles face à ces aberrations, ceux qui nous dirigent n’ont pas fini de nous enfumer.

 GD

 D’après l’enquête des journalistes Marjorie Cessac et Perrine Mouterde, le Monde, 30.11.2022