Ils, elles luttent
Défendre le droit à défendre le peuple palestinien
Le 28 octobre, le tribunal
administratif a confirmé l’interdiction de la manifestation Palestine, du même jour à Paris. Face à
cette offensive contre le droit à manifester, « faisons front pour maintenir notre présence dans la rue ». Elsa
Marcel, avocate des organisations à l’origine du recours (NPA, Révolution Permanente et Poing Levé) a dénoncé « une
décision choquante et scandaleuse. Quand on regarde l’actualité récente et les
bombardements d’une violence absolument inouïe qui ont eu lieu à Gaza cette
nuit, c’est un droit démocratique essentiel que de pouvoir exprimer sa
tristesse et sa solidarité avec le peuple palestinien. La préfecture et le
tribunal administratif fondent leur décision sur des arguments fallacieux,
amalgamant soutien à la Palestine et soutien au Hamas mais aussi dénonciation
des crimes d’Israël et antisémitisme ». Dans un communiqué, le Collectif Urgence
Palestine, qui réunit plusieurs organisations politiques et syndicales dont
Boussole Palestine, Révolution Permanente
ou NPA, à l’initiative de la manifestation, appelle « à
exprimer partout et dès maintenant la solidarité avec le peuple palestinien.
Nous ne nous tairons pas malgré la répression. Nous sommes tous des
Palestiniens, halte aux massacres, halte au génocide, halte à la colonisation
et à l’apartheid ! » (revolutionpermanente.fr)
Arrêtés pour « apologie du terrorisme »
C’est à ce titre que le 20 octobre à 6 heures du
matin le secrétaire départemental de la CGT du Nord était placé en garde à vue
ainsi qu’une salariée du syndicat. Une dizaine de policiers, dont plusieurs
encagoulés et équipés d’un bélier, sont intervenus dans le cadre d’une enquête
ouverte par le parquet de Lille pour « apologie du terrorisme » et
« provocation à la haine et à la violence ». En cause, un appel à
manifester à Lille en « soutien au peuple palestinien en lutte contre
l’Etat colonial d’Israël », précisant « les horreurs de l’occupation
illégale se sont accumulées. Depuis samedi 7 octobre, elles reçoivent les
réponses qu’elle ont provoquées ».
Cette phrase a suffi pour interpeler les membres de la CGT qui ont
rassemblé aussitôt une centaine de personnes en soutien. « Nous avons condamné les actes terroristes
du côté d’Israël et des Palestiniens. On assume notre position : nous
sommes pour une Palestine libre ». Les deux interpellés sont ressortis
libres sans avoir été mis en examen à ce stade. Une enquête est en cours. C’est
gravissime : après les interdictions de manifester pour soutenir les
Palestiniens, c’est la liberté d’expression qui est mise à mal. Exprimer une
opinion divergente ne serait plus possible en France ?