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Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


vendredi 3 novembre 2023

 

Terrorismes

(édito de PES n° 97)

 

L’incursion de la branche armée du Hamas dans une partie du territoire occupé par Israël, s’il remet à l’agenda international la colonisation de la Palestine, il le fait dans les pires conditions, le massacre de nombreux civils. Il semblerait que l’histoire s’écrive avec le sang des innocents et la vocifération des ignares ou prétendus tels. Ils entendent perpétuer l’impunité d’Israël, de son gouvernement d’extrême droite qui poursuit la colonisation, l’apartheid et la mise en prison à ciel ouvert des Gazaouis.

 

Les Occidentaux, quant à eux, et leurs supplétifs de tous ordres entendaient ensevelir la distinction entre occupant et occupé, colonisateur et colonisé, humilié et tortionnaire. La vague de colère engendrant les massacres et la soif de vengeance produisent l’innommable : d’une part sacraliser les massacres, les martyrs palestiniens, et de l’autre, animaliser les morts ennemis, ensevelis sous les décombres. La polémique sur la question du terrorisme tendrait à démontrer que les terroristes n’utilisent que des kalachnikovs contre les populations civiles et qu’en revanche,  il serait moral de bombarder les populations gazaouies (femmes, enfants, vieillards…) 

 

Les dominants voudraient également transformer ce « conflit » en une guerre de religions entre islamisme et judaïsme, qui conduirait à une sorte d’apocalypse. De sinistre mémoire, on se souvient de la sentence des guerres de religions : « tuer les tous, Dieu reconnaîtra les siens ». Ce n’est même plus la loi du talion, « œil pour œil, dent pour dent », mais « pour un œil les deux yeux », pour une dent « toute la gueule ».

 

L’injonction répétitive de désigner le Hamas comme groupe terroriste n’est qu’une instrumentalisation pour marginaliser tous ceux qui défendent la libération nationale du peuple palestinien. Il s’agit également d’obliger à s’aligner sur les Etats-Unis et le gouvernement Netanyahou, et ce, tout en tentant d’imposer une police de la pensée. Faut-il rappeler la révolte des Cipayes en 1857 en Inde, cette mutinerie s’en prenant au colon britannique de manière sanglante, tout comme les représailles indiscriminées de l’armée britannique ? On peut évoquer également la guerre d’Algérie, les grands attentats de 1954 et leurs 10 morts, la bataille d’Alger en 1957 où les bombes furent suivies de tortures et de « corvées de bois » et, auparavant, les enfumades massacrant, de manière « terroriste »(?) les Bédouins et autres tribus.

 

Groupe terroriste, Etat terroriste ? Propos favorisant le terrorisme ? Faut-il, pour satisfaire Darmanin et policer la pensée dominante, supprimer la fin du chant des Partisans : « ohé les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite » et la Marseillaise qui proclame « qu’un sang impur (celui de l’ennemi) abreuve nos sillons » ? Ces propos « terroristes » doivent-ils être supprimés ?

 

Bref, le mot terroriste n’explique rien : ridicules et dangereux sont ceux qui le manipulent.

 

GD, le 31.10.2023