Ils, elles luttent
Plainte contre Total Energies
Faire
reconnaître la responsabilité de Total
Energies dans le dérèglement climatique est le fondement de la plainte au
pénal des associations Sea Shepherd
France, Darwin Climax Coalitions, Wild Legal et StopEACOP, pour 4
infractions graves : abstention de combattre un sinistre, homicide
involontaire, atteintes involontaires à l’intégrité de la personne et
destruction ou dégradation d’un bien appartenant à autrui de nature à créer un
danger pour les personnes. William Bourdon, l’avocat des associations, précise
que la voie pénale a été retenue car les procédures civiles n’intimident pas
les grands patrons. La seule chose qui les embarrasse, c’est le risque d’une
mise en examen, d’un procès public, d’une sanction pénale et d’une atteinte à
leur image. Les plaignants entendent démontrer que Total Energies n’a pas
limité ses investissements pétroliers et gaziers, malgré les recommandations
des scientifiques et de l’Agence internationale de l’énergie. Selon le GIEC,
environ 3.5 milliards de personnes vivent dans des zones vulnérables aux effets
du réchauffement qui devrait être considéré comme un « sinistre ».
« Le PDG de Total Energies, Patrick Pouyanné ne veut pas la mort de
citoyens, mais il poursuit en connaissance de cause des projets fossiles dont
il ne peut pas ignorer qu’ils vont fabriquer des morts. Bien qu’il soit engagé
à atteindre la neutralité carbone en 2050, le groupe va augmenter sa production
d’hydrocarbures de 2 à 3 % par an d’ici à 2030 avec des projets de GNL au
Qatar, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, aux Etats-Unis et au Mozambique ainsi que
des projets pétroliers au Brésil, dans le golfe du Mexique, en Irak ou en
Ouganda. Les mégaprojets en Ouganda et en Tanzanie sont particulièrement
décriés car ils menacent d’expropriation plus de 100 000 personnes et se
situent au cœur d’un parc naturel. Le tribunal judiciaire de Paris a jugé
irrecevable le recours de 6 ONG contre les projets en Ouganda (Tilenga) et en
Tanzanie (Eacop). La justice française suivra-t-elle les Pays Bas qui ont
condamné, en 2021, le groupe Shell à réduire ses émissions de GES de 45 % d’ici
à 2030… (reporterre.fr)