Ils,
elles luttent
Du 17 au 23 octobre, un mouvement de grève,
soutenu par CGT et CNT, a permis la régularisation
de plus de 800 travailleurs sans-papiers.
650 travailleurs sans-papiers de 33 entreprises en Ile-de-France se sont
regroupés et le 18, une centaine a occupé le
chantier d’Arena symbole des
JO. Deux heures plus tard, 33 piquets de grève ont été installés partout en
Ile-de-France. Effet immédiat. Les représentants de Bouygues, donneur d’ordre
d’Arena et de la mairie de Paris, ont rappliqué pour négocier. Et 27 entreprises,
en 24 heures, cédaient une par une. Elles acceptaient de délivrer les
« Cerfa » aux travailleurs grévistes (cela les autorise à déposer une
demande de régularisation par le travail selon certains critères selon la
circulaire Valls). Ce n’est pas la panacée, l’autorisation de séjour relevant
du pouvoir discrétionnaire du préfet, mais c’est une étape dans leur
reconnaissance. Les patrons trainent les pieds pour donner les documents
obligatoires pour la procédure, plus intéressés à les maintenir flexibles à
merci. Intérim et sous-traitance en cascade, c’est le « rêve » pour
les patrons ! Chaque année, environ 7 000 admissions au titre de la
circulaire Valls sont effectives. Certes, c’est comme vouloir vider un océan de
précarité et de discrimination à la petite cuillère. Mais ce sont des milliers
de sans-papiers qui refusent d’être traités « comme des
animaux » ; ils créent des Collectifs de lutte, comme les Gilets noirs qui militent pour la
régularisation de tous les
sans-papiers. Plus l’action est massive, plus les entreprises sont désignées
publiquement, plus nombreuses et rapides sont les régularisations. Ce sont de
maigres avancées mais, ça permet à Moussa et aux autres d’être fiers d’avoir osé ! Le combat n’est pas
fini et la loi immigration, en cours d’examen au Parlement, risque de
retirer l’article (pourtant bien timide) prévoyant la régularisation par le
travail dans des métiers en tension. C’est déjà trop pour la droite et
l’extrême droite. C’est dérisoire pour les
défenseurs des travailleurs sans-papiers et exploités. (cnt-so.org),
(cgt.fr)