Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


vendredi 30 octobre 2020

 

Nous avons lu

Histoire de l’Angola de 1820 à nos jours

Colonisé par le Portugal, ce pays est d’abord celui de l’exportation d’esclaves. Ce n’est que sous la pression abolitionniste que l’Angola devient une colonie de peuplement blanche, exploitant la canne à sucre, le coton, le maïs et le café, dès 1834. Mais, à Luanda surtout, va se jouer une histoire complexe et meurtrière avec la présence d’une population mixte : blanche, noire et créole. En 1961, éclatent trois rébellions au nord, au sud et à Luanda, donnant naissance à trois guérillas menées par le FNLA, le MPLA et l’UNITA. Dans le contexte de la guerre froide, les interventions étrangères vont peser lourd dans ce long conflit sanglant, opposant d’abord les guérilleros et l’armée portugaise. John Kennedy fournit du napalm à l’aviation portugaise de Salazar, l’OTAN, des armes ; l’URSS soutient le MPLA qui a des liens avec le parti communiste portugais. Après la « révolution portugaise » qui chasse le dictateur fasciste Salazar (1974), dont les exactions sont dénoncées (décapitation des chefs de villages, tortures), une autre histoire encore plus meurtrière va opposer les trois mouvements de guérillas. Les découvertes minières (diamants, cuivre, pétrole) ont ouvert les appétits des grandes puissances et des voisins immédiats (Congo de Mobutu et Afrique du Sud de l’apartheid raciste). Pour contrer le pouvoir du  MPLA, l’invasion sud-africaine menace Luanda, l’UNITA de Jonas Savimbi joue la carte raciste de la République noire contre les métis et les créoles qui, au sein du MPLA, occupent des postes stratégiques. Des commandos cubains interviennent pour sauver le MPLA d’Agostino Neto. Ces guerres, d’interventions étrangères et guerre civile, vont s’achever véritablement en 2002 puis par les élections de 2008 et la victoire de José Dos Santos du MPLA. Entre temps, un régime dictatorial (dépendant des revenus du pétrole, gangrené par le népotisme et la corruption) s’est installé, tout comme les aspirations du peuple angolais dans sa diversité. La crise de 2015 (chute des cours du pétrole) ouvre, espérons-le,  un nouveau chapitre avec le président Lourenço qui ne soit pas aussi dramatique que les précédents.

A découvrir pour saisir les affres qui tourmentent les peuples africains, subissant dictatures et interventions néocoloniales. GD

David Birmingham, ed. Chandeigne, 2019, 21€