Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


samedi 18 décembre 2021

 

Ils, elles luttent

 

Grève des Sans-papiers de la Poste

 

Le 15 novembre, près de 70 entrent en grève illimitée. Travailleurs sans-papiers de l’entrepôt DPD de l’Essonne, filiale de la Poste pour la livraison de colis y travaillent, environ 180 sans-papiers sur 400 salariés : 20 000 colis/heure sous la surveillance de 495 caméras. Les sans-papiers sont affectés à des tâches plus dures que les autres salariés et disent : « Ici, c’est l’esclavage », « des gens avec leurs papiers ne feraient jamais ce travail ». Cadences infernales, horaires de travail « élastiques », heures supplémentaires pas rémunérées. « Ce soir on a terminé à 23h au lieu de 19h, il n’y avait plus de bus, on a marché plus d’une heure pour trouver des transports, certains sont rentrés chez eux à 4h du matin ! ». A la moindre protestation, c’est fin de mission, par un texto. « Nous on ne peut pas partir c’est notre gagne-pain ». C’est bien pourquoi DPD et Derichebourg intérim recrutent (en toute connaissance de cause) des sans-papiers, embauchés sous alias avec une pièce d’identité empruntée. Pour l’heure, DPD déclare qu’aucun manifestant présent dans l’enceinte du site n’est ou n’a été son salarié et accuse les sans-papiers de fraudes pour tromper les contrôles ! « Ils mentent en connaissance de cause » affirme SUD PTT, ce type d’organisation, dans le secteur des colis, « c’est partout ». Certains travaillent depuis des années et tous demandent leur régularisation. Il y a 2 ans, pendant 7 mois, une lutte devant l’agence Chronopost d’Alfortville avait imposé la régularisation de 27 travailleurs. Cela avait permis la régularisation de 46 travailleurs d’autres sociétés, mais à la faveur de la crise sanitaire, la préfecture du Val-de-Marne n’a pas tenu ses engagements, annulant le suivi des dossiers des travailleurs ayant mené la lutte : 83 ne sont toujours pas régularisés. Les sans-papiers de DPD sont déterminés pour obtenir leur régularisation. Ils sont soutenus par le Collectif des Travailleurs Sans Papiers de Vitry-sur-Seine (CTSPV 94), des  syndicats (Sud PTT, Solidaires, CNT…), de certaines organisations politiques (NPA, LFI, PCF, LO…) et d’associations (Cimade, LDH, RESF 91…). www.sudptt.org/

 

Acharnement antisyndical à People & Baby : ça suffit !

En 2010, la ville de Paris privatisait la gestion de plusieurs crèches et la confiait à la société People & Baby. Les conséquences furent immédiates pour les salariées de la halte-garderie Giono reprises avec les murs : détérioration des conditions de travail, rentabilité au détriment de la qualité d’accueil des enfants et de leurs familles. Cinq d’entre elles décidèrent de monter une section syndicale CNT. Elles subirent immédiatement la répression avec une mise à pied, puis quatre furent licenciées. Malgré leur victoire aux Prud’hommes en 2017,  reconnaissant la discrimination syndicale et la préméditation des licenciements, People & Baby a continué son acharnement et a fait appel. Contre toute attente, la justice lui donna raison le 1er juillet dernier, remettant en cause la décision prudhommale et les constats de discrimination syndicale de l’inspection du travail. Elles sont tenues aujourd’hui, sous la menace des huissiers, de rendre les indemnités perçues, qui ont servi à payer les frais de 10 ans de procédure et  à éponger leurs dettes. Au préjudice familial et psychologique subi, à ce remboursement d'un montant total de 145 000 €, viennent s'ajouter chaque jour les intérêts de retard de paiement tant qu'elles n'auront pas tout rendu. Militant-es syndicaux, politiques, associatifs, actrices et acteurs du monde culturel ont lancé un appel à soutien, y compris financier, d’Assia, Cindy, Marion, Sophie et Virginie. Un coup porté contre l’une ou l’un d’entre nous est un coup porté contre toutes et tous !

Parmi les nombreux soutiens : CNT, Sud/Solidaires, CGT, des militant-es, notamment le Collectif Pas de Bébés à la Consigne, le Syndicat national des professionnel·le·s de la petite enfance et nombre de personnalités. Pour les soutenir :

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/061121/acharnement-antisyndical-people-baby-ca-suffitutm_source=20211106&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20211106&M_BT=90660697759 ou, par chèque (indiquez au dos du chèque Soutien people and baby) à l’ordre de : CNT SSCT-RP, 33 rue des Vignoles 75020 Paris.

 

Justice. Refusons la pseudo-concertation citoyenne

La France compte 10.9 juges pour 100 000 habitants, la moyenne européenne est à 21.4 juges. Comme dans d’autres services publics, les magistrats sont épuisés psychiquement, physiquement. Depuis une vingtaine d’années et l’émergence du « nouveau management public », les tribunaux sont gérés comme une entreprise, soumis à des rendements antinomiques d’une approche humaine du justiciable ; le quinquennat Macron a aggravé cette vison comptable du service public et de la justice. Ainsi, dans le cadre de la loi pour la confiance dans l’institution judiciaire, la limitation des enquêtes préliminaires à 2 ans concerne les affaires économiques et financières et non le contentieux de masse. C’est une disposition pour les riches. La généralisation des cours d’assises départementales, siégeant sans jury populaire, signe la mort de la justice criminelle. La réforme de l’irresponsabilité pénale va encore davantage sanctionner les « fous ». Le syndicat de la Magistrature s’est opposé à toutes les lois sécuritaires qui octroient des pouvoirs exorbitants à la police, à la sécurité privée. La France est devenue un Etat policier avec une militarisation phénoménale de l’espace public et un surarmement de la police. Sarah Massoud, Syndicat de la magistrature paru dans CGT ensemble (12.2021). 3 000 magistrats et une centaine de greffiers ont lancé un appel le 23 novembre « Nous ne voulons plus d’une justice qui n’écoute pas et qui chronomètre tout ».