Victoire des sans-papiers en Ile-de-France
Après deux
mois de grève, 160 travailleurs sans papiers ont gagné. Depuis le 12 février,
ces travailleurs de 6 entreprises d’Ile-de-France (voir Ils, elles luttent n° 41) ont entamé ce mouvement pour obtenir une
régularisation refusée par leur patron. Tous ont obtenu un titre de séjour.
Après plus de dix ans en France, pour certains, et autant d’années de travail
sous d’autres identités, il leur a fallu cette mobilisation, soutenue par la
CGT, pour que leur patron demande leur régularisation. Ce sésame, le titre de
séjour, va les extraire du groupe des « sans papiers » et leur offrir
la promesse « d’une vie enfin normale », précise l’un d’entre eux,
Malien, en attente de ce moment depuis 2006 ! La lutte pour autant continue. En effet, dans
la loi Asile/immigration, en cours de vote, le gouvernement a prévu une peine
de 5 ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende pour celui qui utiliserait
les papiers d’identité d’un tiers pour travailler. Des combats à poursuivre
pour exiger la régularisation de tous les sans-papiers, l’abrogation de toutes
les lois racistes !
Victoire des accusés de Tarnac !
10 ans que ça
dure pour les 8 personnes jugées pour « association de malfaiteurs
et dégradation d’une ligne SNCF » en 2008. Le tribunal correctionnel de
Paris du 28 mars a requis : 4 ans d’emprisonnement dont 42 mois avec
sursis contre Julien Coupat et 2 ans dont 22 mois avec sursis pour Yildune
Lévy. Soit, respectivement, 6 mois et 2 mois fermes : exactement la durée
de la détention provisoire effectuée par l’un et l’autre au lendemain de leurs
interpellations en 2008, lorsqu’ils furent classés « terroristes »
par le procureur de Paris, Jean-Claude Marin évoquant « une cellule
invisible » qui avait pour projet « la lutte armée ». Quel
plaisir pour les accusés d’entendre le procureur Christen avouer « Le groupe de Tarnac n’existe pas,
c’est une construction policière ». La question de la loyauté de cette
procédure a été au cœur du réquisitoire. Les prévenus n’ont eu de cesse de
souligner la teneur politique de l’affaire et de dénoncer une instruction menée
à charge, sur la base notamment des bizarreries du procès-verbal 104 relatant
la filature, que la défense essayait d’abattre depuis 10 ans, affirmant que
c’est un faux. Alliot-Marie, qui avait invité les caméras dans la foulée des
arrestations à l’époque, a reçu son camouflet de la part du procureur Christen
« Je trouve détestable qu’un
ministre de l’intérieur ait communiqué sur cette procédure à des fins
politiques ». Tout est dit.