Thomas
Sankara. Un procès pour l’histoire
Appel
international
Vous n’ignorez pas que le procès de
l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons s’est ouvert le 11 octobre
2011, hélas en l’absence de celui qui en
est sans doute le principal instigateur, Blaise Compaoré. Après une première
interruption, les séances ont repris le 25 octobre. Ce procès historique est attendu
depuis 34 ans par l’opinion nationale, africaine et internationale. Pour les associations (Survie, Comité Sankara,
Cadtm, etc..) et les personnes (Bruno Jaffré, Mariam Sankara son épouse, et
bien d’autres), il est très important pour la mémoire historique et les
archives que ce procès soit filmé. C’est le sens de la pétition ci-dessous qui
est lancée.
Nous,
historiens, chercheurs, juristes, artistes, journalistes, militants associatifs
ou politiques, citoyens, du monde entier, avons appris avec stupeur que, malgré
la réquisition favorable de la procureure arguant du « but démocratique, historique
et mémoriel », le Tribunal militaire a refusé que le procès soit filmé et
enregistré. De nombreuses voix se sont élevées au Burkina Faso pour demander
que le procès soit diffusé et filmé en vue de la constitution d’archives
historiques. Dans un communiqué daté du 15 octobre 2021, Mariam Sankara s’élève
vigoureusement contre cette décision : « Nous osons croire que le
tribunal militaire se ravisera et espérons qu’il accèdera à cette requête. Car
il s’agit non seulement de juger les acteurs de ce crime, mais également d’informer
le peuple, de mettre en mémoire, avec les moyens de communication modernes, ce
moment important de notre Histoire collective et individuelle. Nous devrons y
tirer à jamais des leçons en termes de respect mutuel et du caractère sacré de
la vie pour les générations actuelles et futures ». Le procès comporte en
effet, des enjeux tant pour l‘histoire du Burkina Faso, de l’Afrique et
au-delà, que pour la construction nationale. C’est pourquoi, nous exhortons le
tribunal militaire à revenir sur sa décision et à accepter que le procès soit
filmé et confié aux archives nationales du Burkina Faso à des fins documentaires
et historiques. Nous exhortons également les avocats de la défense à ne pas s’y
opposer.