Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


dimanche 29 janvier 2023

 

Nous avons lu

 

1953. Un 14 juillet sanglant

 

Oubliée, enterrée, puis exhumée par l’auteur dans cet ouvrage, cette manifestation à caractère pacifique a été réprimée par le feu et dans le sang. Le cortège animé par le Parti communiste de l’époque entendait commémorer, à sa façon, le 14 juillet et la Révolution française, tout en s’opposant aux cérémonies officielles. En effet, les flonflons institutionnels magnifiaient l’armée coloniale française en pleine guerre d’Indochine. L’aspiration nationale des Algériens en France, encadrés et mobilisés par le MTLD qui avait succédé à l’Etoile nord-africaine de Messali Hadj, avait mobilisé ses nombreux militants, installés en fin de manifestation : la souricière était en place. La police française, dirigée par un ministre de l’Intérieur, dont le nom est aujourd’hui dans les poubelles de l’histoire (Martinaud-Déplat) et le préfet de police (Baylot), son acolyte, étaient à la manœuvre. Cette tuerie « républicaine », il était nécessaire de la sortir de l’oubli ainsi que les articles de presse de l’époque, les échanges nauséabonds entre Socialos et le très chrétien MRP. Comme l’a suggéré Pierre Vidal-Naquet, il faut pointer du doigt les « assassins de la mémoire », ses médias et ses historiens complaisants, les mêmes qui ont occulté les massacres de Sétif et Guelma en Algérie, le 8 mai 1945, puis la répression sauvage en 1961, dirigée par Maurice Papon sous les ordres de De Gaulle. Cet ouvrage est préfacé par l’historienne Ludivine Bantigny et Jean-Luc Einaudi, l’homme qui a révélé le massacre de 1961. GD.

Maurice Rajsfus, ed. du Détour, dernière parution 2021, 18.90€