Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


dimanche 29 janvier 2023

 

Nous avons lu…

 

Quand la gauche pensait la nation.

Nationalités et socialismes à la Belle Epoque.

 

Les débats qui ont agité la gauche dès l’origine de la social-démocratie d’avant la guerre 14-18 résonnent encore à notre époque. L’auteur revisite l’histoire de l’idée de nation, celle qui a enthousiasmé les peuples après la Révolution française et, plus encore, lors du printemps des peuples (1848) contre les Empires, en particulier, russe et austro-hongrois. En Allemagne, la social-démocratie née après la 1ère Internationale partageait avec Bismarck, malgré les différences, l’idée de regrouper l’ensemble des populations de langue allemande et, par conséquent, de constituer la Mitteleuropa. Dans le contexte d’alors les controverses pouvaient entretenir nombre de confusions : soutenir la nation irlandaise contre l’Angleterre, la Pologne occupée et divisée entre la Russie tsariste, l’Autriche/Hongrie et la Prusse, soutenir les menées coloniales prétendument civilisatrices, défendre, comme Clara Zetkin, le « patriotisme prolétarien » ou le révisionnisme à l’image d’Otto Bauer qui allait conduire toute la social-démocratie, hormis le parti bolchevik, à soutenir l’union sacrée avec leur propre bourgeoisie chauvine pour précipiter les peuples dans la grande boucherie de 14-18. Le débat allait resurgir après la 2ème guerre mondiale sous d’autres formes, celle conjuguant l’internationalisme et les luttes de libération nationale. Reste la question abstraite en apparence : qu’est-ce qu’une nation ? Cette entité, cette formation sociale nationale pétrie de contradictions de classes mais unie par la langue, l’histoire culturelle, les traditions… Interrogation toujours actuelle lorsqu’elle est agressée (Ukraine) ou lorsqu’elle résulte de découpages coloniaux arbitraires issus de la colonisation ou de l’emprise des Empires face à la diversité ethnique et culturelle. GD.

Jean-Numa Ducange, Fayard, 2021, 23€