Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


lundi 28 mai 2018


Le climat est pourri en Macronie

Violences, menaces, répressions, mutilations.

Lettre de Robin, mutilé à Bure le 15 aout 2017, pour Maxime mutilé sur la ZAD le 22 mai 2018

Mettre des mots sur l’horreur. Ne pas céder à la résignation. Au terrorisme d’Etat.
Malgré le stylo qui tremble, écrire. Témoigner.
Ne pas se laisser écraser par le concert d’opérations sémantiques, de propagande préventive et de censure qui cherche à nous couper de notre empathie et de la révolte qu’elle devrait spontanément engendrer.

M vient de perdre sa main. Sa main droite. Pour toujours.
Il rejoint, bien plus gravement encore, l’enfer que j’ai vécu durant 9 mois. Le 15 août 2017, à Bure, l’explosion d’une grenade GLI-F4 tirée par les gendarmes mobiles creusait mon pied gauche sur un diamètre de 13cm et jusqu’à 3cm de profondeur arrachant peau, veines, nerfs, muscles et pulvérisant les os. C’était pendant une manifestation contre le projet Cigéo d’enfouissement de déchets radioactifs. Il y a eu 30 blessés dont 4 graves.

Contrairement à ce que leur nom indique, les grenades GLI-F4 contiennent de la TNT et explosent ! Leurs déflagrations font 1m de diamètre et peuvent tuer si elles touchent une partie vitale. Les appellations « lacrymogènes » ou « assourdissantes » que la préfecture et les ministres leur donnent dans les médias servent à masquer la vérité à leur sujet : ce sont des armes de guerre !  L’Etat utilise des armes de guerre pour terrasser le peuple. Dans le cas présent, les conséquences sont bien pires qu’un tir à balle réelle.

Déjà à l’époque, j’avais alerté sur les dangers des grenades explosives en organisant une manifestation pour exiger leur interdiction mais les grandes chaînes ont cantonné l’information à la région Lorraine. La majorité des Français ignore encore la vérité sur ce sujet. Il est tombé près de 4 000 grenades explosives sur la ZAD depuis le début de son invasion par les gendarmes mobiles, provoquant des centaines et des centaines de blessés notamment à cause des éclats de métal qu’elles projettent. Où est la violence ?

M est actuellement à l’hôpital. Outre les intenses douleurs et le fort traumatisme qui le suivront nuit et jour, il devra désormais supporter ce handicap inimaginable : vivre avec une seule main. Cette main, que l’explosion lui a arrachée sur le coup, l’Etat lui a volée pour prix de son combat, pour prix de notre combat. Dans les dernières décennies, la militarisation du maintien de l’ordre a fait couler trop de sang. Combien d’éborgnés ? Combien de mutilés ? Combien de vies déchirées par l’utilisation criminelle des flashballs et des grenades explosives ?

La violence de l’Etat pour mater toute résistance est extrême. Elle cherche à nous terroriser, à nous acculer à la résignation. Face à cela, la solidarité est notre arme et jamais la peur ne doit nous arrêter. Proches, moins proches et tous ceux qui croiseront la route de M, prenez soin de lui ! Tenez bon ! Il y a mille et une manières de lui apporter ce qui lui permettra de vivre Ecoutez-le, cherchez, trouvez.
La vie continue, le combat pour elle aussi. Maxime, tiens bon !


L’escalade de la répression

Les jours se suivent et se ressemblent dans la France de Macron : contre les manifestants, contre le mouvement social (des banlieues aux manifs en passant par la ZAD), l’Etat utilise sa force de répression à tout va. Il semble que le simple fait de contester ce système soit insupportable à ce pouvoir. Ainsi, l’utilisation des armes explosives est (cf ci-dessus). Ainsi des dizaines de lycéens se retrouvent en garde à vue à Paris, et pour une partie déférée devant un juge, juste pour avoir voulu occuper un lycée. Le gouvernement semble trouver plus facilement une place en cellule qu’en université pour les lycéens. Ainsi des arrestations dans les manifs se multiplient pour le simple motif d’y être présent et d’avoir dans son sac ou de porter des protections contre les gaz lacrymogènes, pourtant fortement utilisés par les mêmes personnes qui procèdent à des arrestations massives comme cela s’est encore passé à Paris le 22 mai. Ainsi l’Etat est responsable d’un véritable acharnement contre la famille Traoré pour l’empêcher de continuer à demander justice pour la mort d’Adama. A Nice, un président d’université peut menacer de mort en toute tranquillité un étudiant… Il doit démissionner.
La stratégie autoritaire et répressive du gouvernement vise à décourager et à faire peur à un maximum de monde, en particulier dans la jeunesse des lycées (lycée Arago à Paris), des universités ou des banlieues, et cela pour protéger une politique injuste et inégalitaire au service des plus puissants. C’est pourtant bien cette politique qu’on nous impose qui génère une violence bien réelle au quotidien pour des millions de personnes. Le pouvoir protège et organise une  société où les discriminations sont nombreuses et se cumulent.
L’Union syndicale Solidaires revendique la libération immédiate des personnes arrêtées dans le cadre des manifs du 22 mai et l’arrêt de toute poursuite à leur encontre, la fin immédiate de l’intervention militaire dans la ZAD et l’interdiction de l’utilisation d’armes contre des manifestants.
Nous ne nous laisserons pas impressionner. Nous ne sommes pas résignés. Nous continuerons à agir et à nous mobiliser pour défendre les salariés et construire une autre société. Le 24 mai 2018  https://solidaires.org/