Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


mardi 1 mai 2018


L’ordre des infirmiers
Comment ? Pourquoi ?

L’UMP propose, en juin 2006, la création d’un ordre infirmier. A l’assemblée nationale, la loi n° 2006-1668 portant création d’un ONI (Ordre National Infirmier) est adoptée le 21 décembre. Fruit d’un lobbying soutenu, la commande faite au législateur n’est issue que d’une minorité. Seuls 20% des libéraux et 10% des salariés prennent part au vote (soit 1 sur 3).

En conséquence, la profession d’infirmier est placée sous tutelle d’un ordre professionnel qui va être le garant de de leurs pratiques médicales  !!! 510 000 volontaires désignés d’office devront cotiser 75€ par an pour un libéral, 30€ pour un salarié, afin d’être autorisés à travailler. « Nous refusons de payer » objectent les contraints, relayés par Sud Santé sociaux.

L’Etat cède le contrôle à une officine privée : toutes les dérives peuvent s’imaginer ! Le code de déontologie est inscrit dans le code de la santé, l’ordre se l’approprie, le modifie (décret n° 2016-1605 du 15 novembre 2016). Attention à la milice ordinale !! Cet ordre rappelle celui de l’ordre des médecins, créé sous Pétain.

L’ordre se charge de demander au service du casier judiciaire national un extrait du volet n° 2 pour tout dossier d’inscription (obligatoire !). L’ONI devient compétent en matière de sanctions disciplinaires, les tribunaux mis en place alimentent la politique de peur qui s’immisce jusqu’au cœur des soins. La douleur envahit la vie des soignants ; sous couvert de qualité, de rentabilité, la pression technocrate torture, et les soignés subissent.

Depuis sa création, l’ONI est désavoué. Marisol Touraine, en 2013, fit miroiter une adhésion facultative. La promesse ne sera pas tenue. Cet ordre, cher à l’UMP, sera maintenu dans la loi de modernisation de notre système de Santé. Il est obligatoire de s’inscrire, sous peine d’être déconventionné auprès de la CPAM pour un libéral et non embauché dans une structure pour un salarié. Sollicité le 24 mars 2017 par l’ONI, le Conseil d’Etat enjoint la ministre de la santé de produire un projet de décret d’application, fixant les conditions d’une inscription automatique au tableau tenu par l’ordre. Le soutien gouvernemental à l’ONI, l’autorise à apposer son logo sur la carte de professionnel de santé, éditée par l’imprimerie nationale.

En 2012, les infirmier-e-s refusent de payer, l’ordre est endetté (plus de 10 millions d’euros). Les infirmier-e-s cherchent à se désinscrire, en vain.

En 2017, certains subissent du harcèlement de la part de l’ONI qui les menace de lettres de recouvrement. Tout infirmier non inscrit risque de graves conséquences : exercice illégal, annulation du diplôme…

Pour refuser l’ONI, les infirmier-e-s se doivent de rejoindre Ie mouvement social global, dénonçant la mainmise de l’ONI sur leurs qualifications professionnelles et imposant une cotisation qui ne se justifie pas. Les syndicats SUD Santé Sociaux et CGT Santé soutiennent les infirmier-e-s.

Evelyne Stein