Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


vendredi 26 février 2021

 

Inde. La révolte des paysans

Voilà plus de 3 mois que les agriculteurs campent aux portes de New Dehli pour protester contre la libéralisation du secteur agricole. Le nationaliste Modi remet en cause la politique du prix minimum garanti sur 23 produits de base, dont le blé ou le riz, menaçant la survie des petits paysans. Les paysans sont 650 millions (50 % de la population), souvent pauvres et endettés : 86 % des exploitants agricoles possèdent moins de 2 ha. Pour exiger l’abrogation des 3 lois votées en septembre dernier, des dizaines de milliers d’agriculteurs du nord de l’Inde menés par 40 organisations syndicales campent sur trois autoroutes et périphériques aux portes de la capitale, aux frontières de l’Haryana et de l’Uttar Pradesh. Depuis plus de 83 jours ils vivent sur le bitume, dorment sous des tentes ou dans des remorques, mangent dans les cantines improvisées : une véritable « république autonome ». Modi a beau fustiger « ces activistes », « ces parasites », ils ne  reculent pas malgré la répression, notamment lors de la grande parade du 26 janvier (1 mort, 400 blessés, 115 fermiers emprisonnés), malgré la mort de plus de 170 agriculteurs lors des manifestations, malgré l’état de siège décrété par Modi aux frontières de l’Haryana.  Les comptes Twitter de centaines d’activistes sont gelés et les barrières en métal  séparant la foule de la capitale sont remplacées par des blocs de béton, barbelés et pics, afin de crever les pneus des tracteurs. Malgré tout, le front syndical, et son leader Rakesh Tikait, déplacent chaque jour des foules immenses, aux 4 coins de l’Uttar Pradesh, de l’Haryana, du Rajasthan, du Maharashtra et rassemblent tous ceux qui savent que « quand nous serons ruinés, les industriels, amis de Modi, rachèteront  nos terres et feront de nous des ouvriers ». alencontre.org