Algérie. « Le
peuple veut la chute du régime »
Les
slogans ont résonné en Algérie, ce 21 février, « l’an I du hirak ». Les
Algériens sont sortis en masse ce 53ème vendredi de la contestation.
Et comme pour réagir à la décision de la présidence de la République
d’instituer le 22 février comme « journée nationale de la fraternité et de
la cohésion entre le peuple et l’ANP (Armée nationale populaire) pour la
démocratie », véritable tentative de récupération, ils ont scandé « On n’est pas venu faire la fête, on est venu
pour vous faire partir ! ». Sur les boulevards d’Alger pleins à
craquer, ils ont honoré Ali la Pointe, combattant de la bataille d’Alger
assassiné par les parachutistes français en octobre 1957 : « Oh
Ali, tes enfants ne s’arrêteront pas ! Oh Ali, décidés à arracher la
liberté !». Brandissant les portraits de Karim Tabbou, Fodil
Boumala, détenus d’opinion en prison et de Ramzi Yettou, mort en avril lors
d’une manifestation, ou encore l’étendard amazigh, les manifestants ont montré
leur détermination à maintenir la
pression jusqu’à satisfaction de leurs revendications. Le dispositif
sécuritaire était plus ou moins allégé. Le 19 février, les services de la
direction de la réglementation n’ont pas autorisé une réunion nationale des
« activistes » du hirak qui l’ont aussitôt dénoncé : « Nous condamnons avec force ces agissements
qui sont en contradiction avec le discours officiel qui salue « le hirak
béni » (formule du président Tebboune). Le régime démontre, à travers ces pratiques, qu’il est fidèle à sa nature
autoritaire et dictatoriale, en mettant à profit l’arsenal juridique arbitraire
pour empêcher les Algériens d’exercer pleinement leur droit de réunion. Nous
renouvellerons notre soutien à la révolution populaire jusqu’à la réalisation
entière de ses objectifs, afin d’imposer la volonté populaire consistant à
mettre en place une véritable transition démocratique ». Abdelghani
Aichoun sur alencontre.org