Nous avons lu :
Les voraces : les élites et l’argent sous Macron
La
réalité dépasse la fiction. Après 2 ans d’enquêtes, de multiples témoignages,
l’auteur de cet essai décapant, donne raison aux Gilets Jaunes. On n’a jamais
connu autant de ministres multimillionnaires, de hauts fonctionnaires
pantouflant dans le privé, de députés devenus lobbyistes, avocats d’affaires,
nommés au sein des conseils d’administration des banques et des grandes
entreprises. L’enrichissement éhonté, la corruption des mœurs sont leurs règles
non écrites. Ceux qui se font pincer, comme Fillon, sont l’exception. La
gloutonnerie des cumulards est sans borne. François Baroin, un exemple :
il peut cumuler des emplois à foison : maire de Troyes, président de
l’agglo, avocat d’affaires, conseiller de la banque britannique Barclays, avec
des revenus pharaoniques. C’est dans cet ouvrage toute une galerie de portraits
qui défilent de droite et de gauche : JF Copé, Alain Madelin, Hervé
Gaymard, Laurent Wauquiez, Hubert Védrine, Cazeneuve, Fleur Pellerin, et tant
d’autres. Au-delà de ces figures, émerge un système « ni de droite, ni de
gauche » qui est advenu. Tous issus des grandes écoles, et surtout de
l’ENA, les « camarades » de promo soignent les anciens et consolent
les déçus, en reclassant et distribuant des postes, où la figuration est très
lucrative. Désormais, les « mormons » de Macron y veillent. L’omerta
y prévaut. Quand un scandale éclate, après avoir tenté de l’étouffer, on le
présente comme une exception et l’on jure que demain sera différent à l’aide de
cache-sexe. Ainsi fut mise en place une commission de déontologie, rattachée à
Matignon, composée de très hauts fonctionnaires, nommés, sans capacité
d’enquête indépendante et de moyens d’appliquer les avis réticents qu’elle peut
émettre. Ces élites engraissées sont les zélotes de l’austérité, sauf pour
ceux, les mêmes, qui organisent la casse du service public, la flexibilité
précarisée. GD
Vincent Jauvert, éd. Robert Laffont, janvier 2020, 19€