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Le monde comme projet Manhattan
Livre précieux,
dont le sous-titre est choquant : « Des
laboratoires du nucléaire à la guerre généralisée au vivant ». Il
comprend deux thèses largement documentées et une conclusion sans appel sur le
« caractère mortifère du capitalisme »
que révèle de manière euphémisée le dérèglement climatique. Le projet Manhattan, soit la construction de la
bombe atomique, ne fut rendu possible que par l’alliance de scientifiques, de
politiciens et de militaires. Cette entreprise de mort massive (Hiroshima,
Nagasaki) contre des populations civiles visait à stupéfier le monde afin
d’assurer la suprématie US contre l’Union soviétique. Tout fut entrepris pour
son utilisation avant la fin de la 2ème guerre mondiale, alors même
que le Japon était déjà sur le point de capituler. Et qu’importent les effets
et en particulier le manque de connaissances sur la radioactivité
répandue ! Cette industrialisation de la mort de masse s’inscrit dans une
longue continuité : les tueries de masse expérimentées contre les peuples,
les colonisés, et surtout, grâce à l’idéologie largement répandue en Occident,
conjuguant eugénisme pseudo-scientifique et racisme. C’est la 2ème
thèse de l’ouvrage : le nazisme est ses thèses génocidaires ont été
rendues possibles grâce à cette alliance entre « scientifiques » et
Etats-nations militarisés. Cette continuité entre la boucherie de la
« grande guerre », Auschwitz et Hiroshima se poursuit. La conclusion
est sans appel : le « secret de
famille » du capitalisme, c’est la guerre au vivant : elle s’est
illustrée lors de la guerre froide avec la prolifération nucléaire,
l’impossible démantèlement des centrales nucléaires, l’enfouissement des
déchets radioactifs, l’utilisation massive des pesticides, le dérèglement
climatique… dans lesquels les grands
troupes industriels sont impliqués : « Il
est devenu pressant de proposer les soubassements d’une autre philosophie politique
émancipatrice ». Sinon ? Les pesticides, les radionucléides, les
OGM, les perturbateurs endocriniens, les molécules chimiques répandues, le
commerce des armes assuré par la domination du capital fictif, mènent le monde
à sa perte ».GD