Inde. Les
intellectuels tentent de résister aux nationalistes
Depuis
son arrivée au pouvoir en 2014, Modi mène avec les nationalistes hindous un
combat permanent contre les intellectuels, journalistes, activistes et artistes
indiens. La purge a démarré à la JNU, université fondée par Indira Gandhi. Modi
a placé ses hommes à la tête de l’établissement et laissé le syndicat de la
mouvance nationaliste faire la police sur le campus. Faire taire tous ceux qui s’opposent
à l’hindouité, idéologie visant à l’instauration d’une Inde hindoue au
détriment des autres religions, en particulier des musulmans, inventée dans les
années 1920 par Vinayak Damodar Savarkar (admirateur d’Hitler). Modi s’appuie
sur le Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), association de volontaires nationaux
fondée en 1925 avec le soutien des hautes castes brahmanes. Le RSS est partout,
compte entre 4 à 5 millions de membres. (l’assassin de Gandhi en 1948 était du
RSS). Le BJP, le parti au pouvoir, est sa branche politique. Menaces,
assassinats ont été perpétrés contre les opposants : Gauri Lankesh,
journaliste laïque et féministe, pourfendant le système des castes, les
discriminations envers les musulmans et les dalits, a été assassinée en sept.
2017. En 2018, 6 journalistes ont été tués. L’écrivaine Arundhati Roy a tout subi.
Macron, en visite en Inde en mars 2018, a voulu la rencontrer. Elle raconte « Je l’ai vu, en tête à tête et je lui ai
dit : quoi que je vous dise, cela ne fera aucune différence puisque vous
voulez vendre vos Rafale, mais c’est mon devoir de le faire. Je lui ai raconté
tout ce qui se passait ici ». Son entrevue n’a rien changé. Modi est
engagé avec les chefs d’Etat occidentaux dans des négociations commerciales… Face
à ce qui se trame, hindouisme et nationalisme, l’historienne Romila Thapar dit :
« Je me battrai jusqu’au bout. Car
je crois en la jeunesse et j’ai l’espoir qu’elle remédie un jour à tout cela ».
Extraits d’un article le Monde du 23
mars 2020