Tunisie.
Vers de nouveaux soulèvements ?
La période semble caractérisée par des
révoltes et des soulèvements qui ne trouvent pas de débouchés positifs. Les
mouvements populaires voient leurs aspirations volées, détournées. A travers
différents exemples dans ce numéro (Tunisie, Portugal, Chili), malgré les
différences, des similitudes apparaissent : l’auto-organisation par en bas
ne suffit pas (Portugal). Si l’ampleur des soulèvements provoque une crise politique, pour en sortir,
le recours aux élections, à la démocratie représentative est le plus souvent un
moyen de normalisation des régimes mis en cause, pour restaurer l’hégémonie des
classes dominantes. Les pressions néolibérales et le recours au FMI finissent
par étouffer les mouvements populaires. Le cas de la Tunisie d’où est parti
l’essor de ce qui fut appelé les
printemps arabes, tend à démontrer (comme les autres exemples) que sans
perspective de transformation sociale et politique, enracinée dans la
conscience des classes ouvrières et populaires, l’échec, la restauration de la
dictature et de nouveaux soulèvements semblent inéluctables.
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C’est
ce que semble craindre l’Union européenne. Plus de 10 ans après l’éclatement
des soulèvements populaires, l’immolation par le feu, le 12 décembre 2010, de Riadh Bouazizi (jeune vendeur de fruits et
légumes), révèle, à la fois, l’état de précarisation, de chômage et de pauvreté
de la population et le caractère insupportable de la répression menée par une
dictature kleptocratique. Aux affrontements meurtriers succèdent des
soulèvements dans tout le pays. Le gouvernement français, Alliot-Marie en tête,
propose les services, le savoir-faire répressif d’une certaine France qui, comme
elle, possède des intérêts sonnants et trébuchants dans l’ex-colonie française.
Et quand des manifestants s’introduisent dans l’une des résidences luxueuses du
clan maffieux Ben Ali, ils découvrent des paquets de dollars et des lingots
d’or qui y sont entassés. Indignation rageuse. Ben Ali prend peur, s’enfuit et
trouve refuge en Arabie Saoudite.
Très
vite les puissances occidentales s’adaptent et même saluent les aspirations
démocratiques du peuple tunisien. Que s’est-il donc passé après 2011 ?
1 – Union
européenne inquiète. Kaïs Sayed obstiné
20 mars 2023. Josep Borrell s’alarme publiquement. Le
Vice-Président de la Commission Européenne déclare que la situation de la
Tunisie est « très dangereuse »,
elle est au bord de la faillite et de l’effondrement économique et social. Certes,
le signalement de la « quasi-banqueroute »
de cet Etat du Maghreb constitue une ingérence intéressée : depuis 2011,
l’Union Européenne a fourni 3 milliards € sous forme de prêts à ce pays qui ne
se plie pas aux diktats du FMI, malgré
les prêts perçus en 2013 (1.74 milliard de dollars) et en 2016 (2.9 milliards).
Les promesses de réformes libérales n’ont pas été tenues suite à la vague de
protestations de 2017-2018 (voir plus loin).
En
d’autres termes, les créanciers s’inquiètent, d’où la décision d’ingérence de
l’UE : envoi « sans délai » des ministres belge et portugais des
Affaires étrangères à Tunis, suivis de peu de « plusieurs commissaires européens », sous couvert, bien entendu
(!), « de sauver la transition
démocratique » en Tunisie et de défense des droits de l’Homme, de l’Etat
de droit (!). Macron, lui qui défendait, il y a peu en novembre 2022, « son ami » Kaïs Saïed, doit être un
peu gêné aux entournures... quoique… la chasse aux migrants en Tunisie n’est
pas forcément pour lui déplaire pourvu qu’ils ne franchissent pas la
Méditerranée.
Vers le retour
de la dictature ?
Kaïs
Saïed s’en est pris publiquement à « ces
hordes de migrants clandestins » qui, organisés (!) seraient la preuve
d’un « véritable complot visant à
affaiblir l’identité arabo-musulmane » de la Tunisie. « Ce plan criminel » s’apparentant au
thème du « grand remplacement »,
cher à l’extrême-droite fascisante, sert à masquer la tentative de mise au pas
de la société. Les boucs émissaires, ces 30 000 à 50 000 migrants - cette
main d’œuvre exploitée - victimes d’abus, seraient les acteurs de « crimes inacceptables ». En fait, ils
considèrent la Tunisie comme un lieu de passage pour parvenir en Europe
(22 000 en 2022). Mais la menace s’adresse également aux Tunisiens qui les
hébergent et les emploient, d’où le rappel à la loi de 2004 de déclaration (ou
plutôt de délation) des migrants aux commissariats qui peut entraîner de la
prison et des amendes. Les agressions verbales et physiques contre les Noirs
libèrent le racisme et entretiennent un climat de haine et de peur que n’ont pu
contenir les quelques manifestations antiracistes. En quelques jours, 300
« parias » congolais, ivoiriens…, et parmi eux des étudiants, ont été
incarcérés.
Cette
« dérive » xénophobe et raciste résulte à la fois de la volonté de réprimer
les opposants et de la perte de crédibilité du régime présidentialiste mis en
place par Kaïs Saïed, brouillant l’image d’homme providentiel, conservateur en
matière de mœurs et de religion, mais « honnête et intègre ». En effet,
du 11 au 13 février, on a assisté à l’arrestation d’une vingtaine au moins
d’opposants, juges, avocats, journalistes, syndicalistes. Ils furent présentés
comme des « terroristes », préparant
un « complot », discréditant
le régime ou organisant les pénuries et les hausses de prix. On comprend dès
lors que, pour contrer le malaise et le mécontentement populaire, Saïed poursuive la destruction des corps dits
intermédiaires qui lui résistent encore, tout en tentant de se prémunir contre
la colère sociale, y compris en
l’instrumentalisant. La peur d’un coup d’Etat, voire d’une « révolution
orange », le conduit à multiplier surveillances et arrestations :
officiellement, 17 personnes arrêtées ont été mises en examen pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ».
Leur « crime » réside dans les contacts réels et les discussions
qu’ils ont entretenus avec des responsables des ambassades étrangères, en
particulier avec celles des Etats-Unis, de la France et de l’Italie. Des
journalistes, comme ceux de la radio privée Mosaïque,
sont également visés et l’on trouve, parmi eux, l’incontournable Bernard-Henry
Levy jouant le trouble rôle de redresseur de torts. Alors s’agit-il de liberté
d’expression bafouée ou d’ingérence de puissances étrangères trouvant un écho
parmi les opposants ? Les deux, assurément.
Kaïs
Saïed s’obstine. Il compte encore sur la bonne volonté dont il a jusqu’ici
bénéficié de la part des puissances occidentales : l’Union européenne s’est
engagée à « former » sa police, moyennant la réadmission en Tunisie des
migrants et ce, à l’aide d’euros sonnants et trébuchants. La contrepartie, y
compris du FMI, c’est le démantèlement des subventions aux produits de première
nécessité et la compression-privatisation des services publics. Et là… le
dictateur en herbe s’obstine ; il sait qu’il risque de connaître le même sort
que Ben Ali sans savoir dans quel pays se réfugier.
Mais,
comment donc « un printemps social
des libertés » a-t-il pu se transformer en hiver d’une renaissante
dictature ?
2 – Un
processus politique conduisant à une impasse
Un
retour en arrière s’impose pour comprendre les raisons conduisant à l’impasse
actuelle. Le soulèvement populaire suscitant la fuite du dictateur kleptocrate
Ben Ali ne modifie en rien la structure du pouvoir. De fait, celui-ci tente de
s’adapter à la nouvelle donne, celle succédant aux révélations de
l’enrichissement éhonté du clan Ben Ali.
Le 17 janvier 2011, un gouvernement, sans aucune légitimité, est
constitué. Il est composé de 24 membres dont 3 « opposants ». Il
proclame l’Union Nationale et autorise la Ligue des Droits de l’Homme et tous
les partis politiques. Mais le parti de Ben Ali, le RCD (Rassemblement
constitutionnel démocratique) conserve tous les postes-clés. Face à la colère
populaire, le 27 janvier, le nouveau pouvoir consent à un remaniement
ministériel. L’état d’urgence est maintenu.
De
violentes manifestations ont lieu le 15
septembre 2012 à Tunis dont la prise d’assaut par les salafistes de
l’ambassade étatsunienne qui est incendiée. Sous la pression des Etats-Unis, la
répression s’intensifie. On compte au moins 2 morts et plusieurs blessés. L’état
d’urgence est prolongé jusqu’en mars 2014, avant le retour électoral de la
« démocratie représentative » et ce, après la rédaction d’une
Constitution de type parlementariste, où le Président possède très peu de pouvoir.
Les tractations rédactionnelles se sont, en effet, éternisées pour que rien ne
change, sinon la place de l’islam et le poids des Frères musulmans (Ennahdha).
Dans
ce pays, où les partis dits de gauche sont inexistants, et surtout où la seule
force d’opposition qui imprègne tout le corps social semble être le refus de
l’occidentalisation et le retour à l’islam, les élections d’octobre 2014 confirment le poids des
« nationalistes » issus de l’ancien régime et des Frères musulmans
qui se sont convertis au régime parlementaire. En effet, le RCD, recyclé,
appelé désormais Nidaa Tounes, se taille la part du gâteau électoral suivi de
près par Ennahdha. Aux présidentielles, son candidat est élu au 2ème
tour avec 55.68 % des voix : Essebsi réitère, sous d’autres formes, le
gouvernement d’Union nationale précédent. C’est le Quartet (les 4 partis
dominants) qui est chargé d’engager le dialogue et la transition démocratique.
L’ONU, l’UE, la communauté dite internationale sont rassurées. Les politiques
d’austérité vont pouvoir se poursuivre et les recommandations du FMI
s’appliquer. En effet, les réformes libérales sont en cours : la masse
salariale dans les services de l’Etat est réduite, les subventions du prix du
carburant et des denrées de première nécessité sont en voie de réduction, le
système des retraites (trop avantageuses ?) est modifié. En avril 2016, la banque centrale est
déclarée indépendante, privant le pouvoir de toute marge de manœuvre monétaire.
Tout semble bien se passer.
L’Etat
de droit n’est-il pas instauré ? Une Constituante formée d’une troïka :
les Bourguibistes recyclés, les Frères musulmans d’Ennahdha et les
sociaux-démocrates du FDTL (Forum démocratique pour le travail et les libertés),
ont, en effet, élaboré une nouvelle Constitution. Sauf que cet attelage est
extrêmement instable. Le pouvoir d’Etat est toujours aux mains des anciens
Benalistes, s’opposant aux Frères musulmans et ces deux-là sont contestés par
une mouvance hétéroclite, non seulement les nouveaux centristes du CPR (Congrès
pour la République) mais aussi les sociaux-libéraux (FDTL), les communistes
(Parti des Travailleurs Tunisiens) et les patriotes démocrates. Tous ces
partis, mis à part Ennahdha et le RCD, ont très peu d’ancrage électoral et
encore moins parmi les activistes du mouvement social et ce, même si le
syndicat UGTT (Union Générale des Travailleurs Tunisiens) a pu compter
750 000 adhérents (500 000 en 2017).
Les
fruits amers de l’austérité programmée par toutes les forces politiciennes
pratiquement unanimes ont non seulement provoqué une dépendance accrue
vis-à-vis des créanciers et l’envolée de la dette publique, mais surtout,
aggravé le chômage, l’inflation et la cherté de la survie. 2017-2018 furent deux années de contestations massives et de ras-le-bol
de la jeunesse tunisienne. Les partis sont disqualifiés. Même le Front
populaire, cette alliance entre « communistes » compatibles et les sociaux-démocrates,
implose en 2019, après l’assassinat de deux de ses leaders (Chokri Belaïd et
Mohamed Brahmi) : le « deal avec l’UE » semble difficilement
supportable. Pour ne rien arranger, les divergences sur les orientations entre
les 12 partis et associations qui composent le Front, sans enracinement
populaire, sont intenables.
3 – Le coup
de tonnerre institutionnel et l’homme providentiel
Juillet 2019. Décès du Président Essebsi (cf encart). Les élections
qui suivent vont changer la donne. Les
législatives, d’une part, vont confirmer le fractionnement d’un
Parlement ingouvernable. D’autre part, lors des Présidentielles de 2021, l’émergence d’un outsider, face à
un affairiste millionnaire (Nabil Karoui), permet l’élection de Kaïs Saïed. Il apparaît comme l’homme providentiel. Ce juriste constitutionnel
(!) s’empresse de limoger le gouvernement Mechichi, issu des législatives,
suspend l’Assemblée nationale, décide de gouverner par décrets, s’institue Président
du Parquet des procureurs et promet un référendum constitutionnel afin
d’instaurer un régime présidentialiste en sa faveur. Les partis discrédités
sont impuissants, tout comme l’UGTT qui, dans un premier temps, va soutenir ce
conservateur religieux qui méprise les corps intermédiaires mais semble
déterminé à afficher une politique souverainiste (encart 2).
Le
Président n’est, en fait, que le produit amer du désenchantement après
l’incroyable soulèvement de 2011. Les partis et les gouvernements successifs
ont tous trahi l’aspiration à la justice sociale. Les luttes de pouvoir
semblent n’avoir eu d’autres effets que de s’accaparer des prébendes et de
confirmer, avec plus ou moins de zèle, qu’ils comptaient mettre en œuvre des
politiques néolibérales afin d’obtenir de nouveaux prêts du FMI.
Juillet 2022, la nouvelle Constitution
est approuvée avec… 70 % d’abstention.
La dérive autocratique se met en marche. Les instances financières sont tout
d’abord persuadées que ce « pouvoir personnel » va rentrer dans le rang
afin d’accéder à un nouveau prêt du FMI (1.9 milliard de dollars) et d’honorer
la dette du pays, de rembourser celle arrivée à échéance afin de ne pas être déclaré
en déficit de paiement. Les forces politiciennes n’ont affiché d’autre
perspective que la lutte contre la corruption. Et Kaïs Saïed se raidit face aux
oukases de l’étranger.
La
crise politique s’accentue. L’homme qui s’était présenté comme un recours,
s’embourbe. Le défaut de soutien populaire devient criant. Les élections législatives de janvier 2023 le confirment : 89 % d’abstention au second tour. Désintérêt,
fatalisme, rejet, boycott appelé par Ennahdha… tous ces facteurs ont pu jouer,
tout comme la baisse de popularité de l’UGTT et la scission qu’elle a connue.
En
fait, soulèvements et protestations n’ont jamais été « travaillés »
par la rupture avec le système mondialisé du capitalisme réellement existant. Leurs
motivations contre la dictature Ben Ali visaient surtout la corruption qui
gangrenait ce régime, les inégalités criantes et surtout la pauvreté et le
chômage interdisant toute perspective d’avenir pour le plus grand nombre. La
grande masse, imprégnée du rejet du nationalisme bourguibiste, des affidés du
RCD, et d’une nostalgie d’un islamisme affublé d’un illusoire retour à la communauté
réunie, n’a pas pu connaître d’autres perspectives. La lutte des partisans
d’une laïcité républicaine et des islamistes d’Ennahdha a servi de paravent aux
véritables problèmes à résoudre. L’absence d’un parti de rupture radicale avec
le capitalisme néolibéral, les compromissions de l’UGTT toujours prête à
fournir des ministres de second rang aux différents gouvernements, furent
autant de facteurs interdisant, pour l’heure, la construction d’une nouvelle
hégémonie politique et culturelle.
Pour
le peuple tunisien, comme pour de nombreux autres peuples, trouver la voie et
la rupture de la transformation sociale semble un parcours semé d’obstacles, un
sentier sinueux sur une pente très raide.
Gérard
Deneux, le 24.03.2023
Encart 1
Essebsi.
Il
fut l’homme de la préservation de l’appareil d’Etat et du système tunisien.
C’est un vieil apparatchik. Nommé successivement sous Bourguiba, ministre de l’Intérieur,
ambassadeur, puis, ministre de la Défense, des Affaires étrangères, puis parlementaire…
Lors de son retour aux affaires et après une éclipse sous Ben Ali, il est nommé
1er ministre (intérimaire) le 4 mars 2011 sous la Constituante. Fondateur
du parti Nidaa Tounes, il permet le recyclage des Benalistes et Bourguibistes.
En 2014, il se présente à la présidentielle. Il l’emporte au 2ème
tour face à Marzouki, figure des droits de l’Homme et fondateur du Congrès Pour
la République.
Encart 2
Coup de
force ou coup d’Etat de Kaïs Saïed ?
Cette
discussion juridique n’est pas l’essentiel pour expliquer la désaffection
massive vis-à-vis des jeux politiciens. Toutefois, l’on peut estimer que
l’utilisation de l’article 80 de la Constitution est illégale. Cet article, qui
donne tous les pouvoirs au Président, est assorti de conditions qui n’ont pas
été respectées : il faut qu’il y ait un « danger imminent ». Il y avait plutôt un blocage
institutionnel, compte tenu de la composition de l’Assemblée législative. Plus
fondamentalement, le Président devait consulter le 1er ministre, le
Parlement, ce qu’il n’a pas fait. Il ne pouvait dissoudre l’Assemblée, ni
démettre le gouvernement… ce qu’il a fait.
Quelques
repères historiques
1881. Instauration du protectorat français. Traité du Bardo. Suite à la
banqueroute de 1869, une commission inter-nations (France, Angleterre, Italie)
laisse le pays à la France de Jules Ferry. Débarquement de troupes françaises.
08.01.1938. Manifestations anti-françaises, les policiers
français tirent. 10.04.1938. Soulèvements – état de siège – répression
sanglante à l’automitrailleuse contre la «foule ». 23 morts. Détention de
906 « nationalistes »
15.01.1951. Pourparlers entre gouvernement français et le
Destour de Bourguiba. Refus de l’indépendance. Bourguiba saisit l’ONU
13.1.1952. Arrestation de 150 Destouriens - révolte armée - envoi
d’un contingent de 70 000 soldats
25 mars 1956. Gouvernement d’Edgar Faure reconnaît l’indépendance
1989. Suite à l’adoption de mesures néolibérales, émeutes de la faim.
Répression. 70 morts. 1 millier d’arrestations.
7.11.1987. Ben Ali succède à Bourguiba déclaré sénile
2008. Chômage et pauvreté - « Troubles » dans la région minière
de Gafsa.
2011-2014. La Constituante qui résulte du soulèvement populaire
finit par adopter une Constitution parlementariste. Toutefois, l’exécutif
bicéphale comprend le chef du gouvernement (1er ministre) et le
Président de la République, élu au suffrage universel pour 5 ans. Cette
singularité résulte du compromis passé entre Ennahdha et Nidaa Tounes, soit les
anciens bourguibistes recyclés.