Fukushima. Le cauchemar continue
Pourvu
qu’en France, l’on ne connaisse pas une catastrophe de même nature, alors même
que sur le Rhône, dans cette vallée où sont implantées nombre d’usines
chimiques, l’on trouve l’une des plus fortes concentrations de centrales
nucléaires dans le monde, et ce, sans évoquer la densité de la population qui y
réside.
On
se souvient, c’était en mars 2011, un séisme suivi d’un tsunami détruisit la
centrale nucléaire de Fukushima. Les experts scientifiques, les médias, après un
moment d’affolement, ont tout fait pour nous rassurer.
On
vient d’apprendre, sans que cela fasse la Une des journaux, qu’après le drame, le drame continue.
Le
Japon ne sait que faire des centaines de milliers de tonnes d’eau contaminée, ayant servi à refroidir
les trois centrales nucléaires détruites en grande partie. Les 1 000
réservoirs où l’eau est stockée sont pleins, donc l’eau, contenant toujours du tritium, devrait être rejetée à la mer.
Inoffensif ? La Chine, la Corée du sud, s’insurgent mais la décision est
prise. Les Japonais s’inquiètent, le sel de mer, les plages, pourraient être
contaminés… La démocratie japonaise n’en a cure.
Ce
n’est pas tout. Que faire de toutes ces boues
chargées de nucléides ? Elles
sont stockées dans des conteneurs dits de « haute intégrité ». Ils
sont « tellement protégés » qu’il faut encore les entourer de murs de
béton. La limite de ce stockage étant prévue en 2027, il convient d’en réduire
le volume à 70 % par déshydratation… encore plus radioactive ?
Restent
des casse-têtes encore plus gênants pour nous rassurer. Dans le réacteur n° 1,
le plus touché, s’est accumulé 279 tonnes de débris de combustible fondu qui a traversé la cuve de protection et
endommagé le socle de béton sans arrêter sa progression… Dans les trois
réacteurs, du corium, extrêmement
radioactif, s’est formé. C’est un mélange issu d’une combustion à 3 000 °.
Pour l’enlever, il faut… le concasser, le réduire en petits morceaux à l’aide
de robots pratiquant la découpe au laser.
Pas
de quoi s’étonner des avis divergents des experts qui « pensent » que
pour réduire les 7.6 millions de tonnes de déchets, il faudra 40 ans ou 300
ans, voire plusieurs centaines d’années…
C’est
beau le progrès… pour demain et l’apathie… pour aujourd’hui !!!
GD
source :
articles de Philippe Mesmer, le Monde
des 23 et 31.08.2023