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Dans la tête des Black Blocs
Le Black Bloc n’est
pas une organisation mais un mode opératoire jouant sur l’anonymat, la
solidarité de groupe, la surprise, la mobilité. Dans les manifestations, ils
cassent, certes, mais disent-ils, ils détruisent les symboles du capitalisme. Au-delà
des clichés des médias qui les renvoient à une sorte de hooliganisme, l’auteur est allé à leur rencontre : un an durant,
il a participé à des manifestations à leurs côtés, fréquenté les lieux qu’ils
occupent, discuté. L’anticapitalisme est leur point commun et la plupart se
réclament de l’anarchisme. C’est à Berlin que le BB est né, dans les années
1980 quand la jeunesse refuse l’impérialisme US. Une partie bascule dans le terrorisme
(Fraction Armée rouge, Bande à Bader). Une autre partie organise une
contre-société, dans des squats, croisant des pacifistes mais aussi ceux qui utilisent
des modes d’action plus radicaux. Le monde les découvre aux Etats-Unis lors de
la 3ème conférence de l’OMC à Seattle, en 1999. En France, c’est au
printemps 2006, que certains s’en revendiquent et apparaissent dans la
contestation du CPE (contrat première embauche) puis à Strasbourg lors du
sommet de l’OTAN en 2009. Ils sont en noir et cagoulés, ils débordent les services
d’ordre des syndicats et se placent en tête de cortège. Ils seront très
présents aux côtés des Gilets Jaunes. Les Black Blocs effraient et fascinent à
la fois. Alors, qui se cache derrière les cagoules ? Des fils de bourgeois,
des agents infiltrés par la police ? Autant de fantasmes que démonte
l’auteur. OM
Thierry Vincent, ed. L’Observatoire, 2022, 19€