Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


vendredi 6 octobre 2023

 

Grèves historiques aux Etats-Unis dans l’automobile

 

Depuis le 15 septembre, les ouvriers de l’automobile sont massivement en grève chez Ford, Général Motors et Stellantis à l’appel du syndicat unique de l’automobile : United Auto Worker (UAW). Au total, 12 700 des 146 000 membres du syndicat travaillant pour les « Big Three » ont cessé le travail. Fin août, les syndiqués se sont prononcés à 97 % pour la grève par un vote, conformément à la législation américaine. Au cours du 1er semestre 2023, GM, Ford et Stellantis ont réalisé 21 milliards de dollars de bénéfices. L’UAW demande 46 % d’augmentation de salaire pour les 4 ans à venir puisque c’est à ce taux que se sont augmentés les dirigeants des Big Three ces 4 dernières années. UAW revendique également le rétablissement d’une indemnité de vie chère, la refonte d’un système s’apparentant à du travail intérimaire pour les nouveaux salariés, des pensions à prestations et des soins de santé pour les retraités ainsi que davantage de congés payés. Pour l’heure, la grève fait mouche. Après une semaine de lutte, Ford a lâché du lest acceptant de revoir sa grille salariale et de prendre en compte l’inflation. « Pour GM et Stellantis, c’est une autre histoire » annonce Shawn Fain, le dirigeant de l’UAW. Ils refusent de plier ; alors, le syndicat a décidé d’étendre la grève dans 38 centres de distribution de pièces détachées de GM et Stellantis. Bilan : 5 600 adhérents supplémentaires du syndicat sont entrés en grève. Un dosage savant qui permet à l’UAW de continuer à dédommager financièrement les grévistes tout en préservant sa caisse de grève, qui s’élève à 825 millions de dollars.

De quoi rendre jaloux les syndicalistes français ! Jean-Pierre Mercier, délégué syndical SUD Stellantis Poissy, pense que Stellantis est peut-être le groupe plus difficile à faire fléchir, il est passé de 14.5 % d’augmentation à 21.5 %, c’est encore loin des 46 %. JP Mercier affirme que «le modèle de syndicat unique donne une force. En France, l’émiettement nuit à la lutte, mais la structure  n’explique pas tout. Cela faisait 40 ans qu’il n’y avait pas eu de grève de cette ampleur dans l’industrie automobile américaine et le syndicat (avant Shawn Fain) signait tous les accords avec les patrons ». « En France, chez Stellantis, la colère est grande. A Poissy des grèves ont eu lieu pour l’augmentation des salaires ; on n’avait pas vu ça depuis la grève de PSA Mulhouse en 1989. Mais on a atteint notre limite assez rapidement, il manquait de la détermination ». https://rapportsdeforce.fr/