Chaos.
Connivence
et impuissance
(édito PES n° 96)
New York, l’emblème du
capitalisme mondial, est devenue le symbole du dérèglement climatique. Déclarée
la ville la plus polluée de la planète après les incendies qui ont ravagé le Canada. Noire de poussière et de nuages polluants puis frappée par des pluies diluviennes, elle a connu
l’impuissance des autorités locales. Le maire faisant banquet quand de l’eau se
répandait dans toute la ville et que les égouts dégorgeaient.
La Libye, meurtrie après
l’intervention militaire occidentale, frappée en son cœur droit à Benghazi par
une vague déferlante détruisant tout
sur son passage. Les autorités incrédules, outrageusement absentes face aux
risques « d’explosion » des barrages. Les experts contestant que le
réchauffement de la Méditerranée ait provoqué une tornade prévisible, révélant l’impuissance des responsables politiques mais en aucune façon coupables !
Tous unis
pour promettre
des mesures écologiques mais, somme toute, d’accord entre eux pour laisser
faire Total notamment, accroître l’exploitation de l’or noir jusqu’en Tanzanie.
Le gouvernement britannique autorisant des nouveaux forages en mer du Nord. Connivence avec tous les banquiers qui
continuent de financer l’extraction forcenée de la « merde du diable » sur tous les continents, y compris dans les
régions glacées du pôle Nord et environs.
Tous à
clamer
la paix, la coexistence pacifique et à renforcer les antagonismes des blocs de
pays se disputant les marchés, les dominations pour maintenir les intérêts
divergents de la ploutocratie mondiale. Et, dans cette optique mortifère, la
production d’armes, leurs ventes à qui mieux mieux doivent se poursuivre pour
que les guerres se prolongent comme en Ukraine. Connivence des puissants et connivence
des peuples manipulés.
En Afrique, le nouveau partage du
monde produit sur fond de rejet du néocolonialisme armé, putschs militaires,
enracinement du djihadisme sur fond de misère sociale et migrations éperdues
vers les paradis artificiels de l’Europe forteresse. Impuissance. Futur sans avenir et révoltes des printemps arabes
comme en Tunisie ouvrant la porte à de nouveaux despotes. Les peuples sont-ils
des cloportes qui ne parviennent pas à fertiliser la terre afin de faire
advenir un changement radical ?
Ce qui est pratiquement certain, en revanche,
c’est que nous entrons dans la phase terminale du néolibéralisme consensuel.
Certes, nombre de têtes plates continueront, à acheter des SUV, par exemple, ou
à prétendre comme Bush ou Trump que notre mode de vie n’est pas négociable,
mais jusqu’à quand ? L’échec du consentement imposé est déjà là pour le
pire et le meilleur. Le pire dans le refuge de l’égotisme, la xénophobie et le
nationalisme. Le meilleur dans l’organisation par en bas afin de faire rimer
justice sociale et justice climatique.
Ceux qui nous gouvernent restent persuadés que
la masse qu’ils dominent est irrationnelle et malléable. Ils n’ont pas tout à
fait tort lorsqu’ils parviennent avec l’aide des apparatchiks dits de gauche à apaiser la conflictualité issue du rejet
de leurs projets comme on a pu s’en apercevoir à propos de la contre-réforme
des retraites. L’échec du néolibéralisme
triomphant c’est le recours à
l’autoritarisme fondé sur la répression policière et, en même temps, à l’apaisement soporifique reposant sur
la dépolitisation, l’apathie, la démagogie, tout en diffusant leur événementiel
pour amuser les gogos. Et on y a droit, en France, dans la dernière période, se
sont succédé pour faire diversion, les déambulations du roi, de la reine et du
petit mitron Macron nostalgique de l’Ancien Régime, la polémique pour des bouts
de tissu noir dits abaya pour masquer l’indigence de l’Education Nationale avant
que le résident de l’Elysée vienne se prosterner devant la chasuble blanche du
pape.
Restent les prochains épisodes déjà en
cours : des quignons de pain et des jeux à foison. La conférence sociale
prochaine jugeant s’il est possible de faire respecter le Smic pour tous les
salariés… et les évènements sportifs commencés avec le rugby se poursuivront.
Impuissance
et connivence semblent avoir encore de l’avenir…
avant la prochaine révolte… A moins que ?
GD, le 3.10.2023
Pour s’abonner à Pour l’Emancipation Sociale –
PES
-
10
numéros : abonnement courriel (6€) – abonnement postal (25€)
Adresser un chèque à Pour l’Emancipation sociale
– 76 avenue Carnot – 70200 Lure
contact : aesfc@orange.fr