Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


vendredi 6 octobre 2023

 

Ils, elles luttent

 

Contre l’exploitation des Sans-Papiers

 

Une dizaine de travailleurs ont occupé un centre de tri de déchets parisien pour dénoncer les conditions de travail indignes. Sans papiers, pour certains sans contrat de travail, salariés depuis plusieurs années de NTI, entreprise sous-traitante des groupes Veolia, Paprec ou Suez, ils et elles ont occupé un centre de tri du 28 au 31 août, épaulés par la CGT. Sous-traitante, NTI fonctionne comme une agence d’intérim, pour compléter les équipes de Veolia ou de Paprec. Journées de travail interminables, corvéables à merci, accidents du travail ni déclarés ni indemnisés, payés au forfait (60€/jour) : « Je travaillais pour NTI mais j’étais payé par une autre société », des sociétés dites « taxi » qui ne servent qu’au transport d’argent. Que savaient les donneurs d’ordre du statut de ces salariés ? Comment ont-ils pu collaborer jusqu’à fin 2022, avec une entreprise dont les dirigeants ont été mis en examen pour « blanchiment aggravé » un an plus tôt dans une affaire similaire ? C’est un manquement du donneur d’ordre à l’obligation de vigilance, il peut être tenu solidaire financièrement des manquements de son cocontractant. A la suite du mouvement, dix salariés devaient recevoir des promesses d’embauche. Veolia a assuré qu’il ignorait l’éventuel emploi de salariés sans papiers par NTI. Suez prétexte la même chose… Un petit coup de pied dans la fourmilière de la sous-traitance. (infomigrants.net) 

 

Pour la première fois, une entreprise jugée

 dans le cadre de la loi sur le devoir de vigilance

 

Et pas n’importe laquelle : la Poste, entreprise privée à capitaux publics, détenue par l’Etat via la Caisse des dépôts. SUD PTT l’a assignée en justice pour l’enjoindre à prendre des mesures dans son plan de vigilance contre les risques d’exploitation de sans-papiers, par ses sous-traitants. Un collectif de sans-papiers d’Alfortville a dénoncé l’exploitation au travail et la responsabilité de la Poste. « Les cadences, ils savaient, ils savaient aussi que l’on était des sans-papiers. Ils avaient un devoir de vigilance qu’ils n’ont pas respecté ». Les preuves sont là : en janvier 2022 l’inspection du travail listait 63 noms de personnes sans-papiers employées sur le site du Coudray-Montceaux par Derichebourg intérim, sous-traitant de DPD, filiale de la Poste. L’exploitation des sans-papiers est un véritable business sur lequel la Poste ferme les yeux. Suite à l’action, elle a rompu ses contrats avec Derichebourg pour en souscrire d’autres avec Atalian et ONET. Le nom du sous-traitant change, pas les conditions de travail. C’est la grève qui l’a fait réagir mais elle refuse de fournir la liste des fournisseurs de services. SUD exige le renforcement des procédures de contrôle des sous-traitants. Seul 1% des 400 sous-traitants de la Poste dans le secteur livraison/logistique a fait l’objet d’un audit sur site. L’avocate de la Poste a fini par avouer : « il y a 245 000 salariés dans ce groupe et je ne sais combien d’entités légales, les plans de vigilance c’est un travail de titan ».Délibéré le 5 décembre. (sudptt.org)